Selon Sahand Saber, avocat des deux personnes molestées par Alexandre Benalla, ses clients n’ont jamais été entendus. Il y a là une volonté "d’étouffer l’affaire Benalla".
Les deux jeunes filmés, un homme et une femme, en train d’être frappés par Alexandre Benalla lors des manifestations du 1er mai à Paris se sont constitués parties civiles a annoncé leur avocat, Me Sahand Saber. Le couple avait indiqué sa volonté d’être entendu ultérieurement par les enquêteurs, lors de la révélation de l’affaire Benalla. L’avocat s’est exprimé sur LCI, mercredi 25 juillet pour apporter des éclaircissements sur l’affaire devenue un "scandale d’état", selon ses termes.
L’avocat estime que dès le départ, le gouvernement a voulu protéger Alexandre Benalla. Selon lui l’interpellation de ses clients le 1er mai n’a eu aucune suite. "S’ils avaient été placés en garde à vue, ils auraient été entendus", argumente-t-il. "La police aurait été entendue, M. Benalla aurait été entendu... Et s’il avait été entendu, l’affaire aurait éclaté dès le 2 mai", a-t-il précisé rappelant que les faits ont été dévoilés par Le Monde le 18 juillet. Pour l’avocat, l’information aurait été transmise directement après les faits "au ministère de l’Intérieur et de la Justice", avec la volonté "d’étouffer cette affaire". Preuve selon lui que l’Elysée est loin d’être "transparente".
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Sur LCI, Me Sahand Saber a expliqué que si ses clients ont décidé de ne pas porter plainte c’est qu’"ils ont décidé de laisser ça derrière eux" malgré la violence des coups. Le jeune homme "a présenté un certificat médical dressé le 11 mai" : le médecin a conclu "des traces de coups sur la poitrine et une raideur cervicale", affirme toujours l’avocat. Face à l’ampleur qu’a prise l’affaire, le couple souhaite désormais être entendu "rapidement" par les juges d’instruction. Pour les victimes, elles ont subi "des violences policières" et ne veulent surtout pas que les faits qu’elles ont subis "soient politisés".