En avril dernier, sept militants ont aidé des migrants à entrer sur le territoire français par les Hautes-Alpes. Ils ont comparu jeudi à Gap. Des peines allant jusqu’à4 mois de prison ferme ont été requises à leur encontre.
Poursuivis pour avoir aidé une vingtaine de migrants à entrer sur le territoire français par les Alpes en avril dernier, sept militants ont fait face aux juges à Gap jeudi. Pour cinq d’entre eux, Benoit Ducos, Bastien Stauffer, Théo Buckmaster, Eleonora Laterza et Lisa Malapert, le procureur Raphaël Balland a réclamé six mois avec sursis. Par contre, il a requis 12 mois d’emprisonnement, dont 8 mois avec sursis, pour Jean-Luc Jalmain et pour Mathieu Burellier.
Ces militants, âgés de 22 à 52 ans, sont d’origine italienne, suisse, française et Belgo-Suisse. Ils ont comparu pour "aide directe ou indirecte en bande organisée à l’entrée irrégulière d’étrangers sur le territoire national".
Les prévenus ont indiqué qu’ils n’avaient pas l’intention de faire passer des clandestins à la frontière franco-italienne, mais réagir aux hostilités de Génération Identitaire (GI) contre des migrants la veille du 22 avril.
"Il y a eu une volonté d’exprimer nos idées, notre mécontentement face au déploiement, la veille au col de l’Échelle, de Génération identitaire, mais aussi contre la militarisation des frontières. (…) On a tous manifesté ensemble", a affirmé Théo Buckmaster, 24 ans, sur la barre.
De son côté, le procureur a indiqué que cette affaire n’a rien à voir avec la délinquance solidaire. Selon lui, tout le monde peut se mobiliser afin de défendre ses idées, sans pour autant franchir les frontières de la loi. "Il y a des manières légales d’aider des étrangers en situation irrégulière, et il y a des manières illégales. Il y a des manières légales de leur faire passer la frontière, et des manières illégales", a-t-il martelé.
>> A lire aussi : Anti-migrants : des militants d’extrême droite choquent les politiques
En juillet, le Conseil constitutionnel a statué sur le "délit de solidarité". Ils ont indiqué que leur acte ne saurait être passible de poursuites, toutefois, l’aide à l’entrée restait illégale. Les poursuites peuvent ainsi être maintenues, selon le parquet.
De son côté, le Me Henri Leclerc a plaidé la relaxe pour des raisons juridiques. "Ceux qui ont voulu manifester pour un idéal de fraternité doivent être respectés. On ne condamne pas les gens pour des actes qui ne sont pas réprimés par la loi (…) s’ils sont condamnés, on le sera aussi". Le jugement est prévu le 13 décembre.
>> À lire aussi notre dossier sur les migrants
(Sources : ouest-france.fr/bfmtv.com/Rtl)