Selon une enquête diffusée par France 2 mercredi 17 avril, des faits "de nature sexuelle" ont été signalés à l’école militaire de Saint-Cyr (Morbihan).
Le parquet militaire de Rennes a ouvert trois enquêtes sur des cas d’agressions sexuelles et de misogynie à l’école militaire de Saint-Cyr.
Le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc a fait cette déclaration au journal Le Parisien, confirmant des informations de France 2. Ces investigations ont été confiées à la brigade de recherche de Ploërmel.
Le magistrat a indiqué qu’en novembre dernier, la direction de l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan a déposé trois signalements, auprès du parquet pour "des faits de nature sexuelle" commis, entre juillet et novembre 2023, au sein de l’école entre élèves. "Aucune plainte de la part des potentielles victimes n’a été déposée", a fait savoir le parquet.
Une enquête diffusée dans L’Œil du 20 Heures de France 2 a révélé ces faits. De nombreux cas d’agressions sexuelles ont été signalés à l’académie militaire.
La première se serait produite en juillet 2023 durant la cérémonie du Triomphe. Au micro de la chaîne, un membre de l’école, gardant l’anonymat a raconté qu’un officier a collé une élève contre le mur pour l’embrasser de force. Elle a réussi à s’extirper et a rendu compte directement à son chef de section. "En réplique, ce dernier a été explicite : ’Vous avez pensé à la carrière de ce gradé ? A sa famille ?’ Il l’a dissuadée de parler", a-t-il témoigné. Selon nos confrères, aucune poursuite n’a été engagée par l’école qui assure n’avoir jamais eu connaissance des faits dénoncés.
Dans un témoignage écrit à France 2, une élève a expliqué le climat particulièrement misogyne au sein de l’établissement militaire.
"Depuis l’automne, les choses se dégradent considérablement pour les femmes du bataillon. Sur 18 filles, deux sont en arrêt maladie, une a tenté de mettre fin à ses jours et deux autres ont vécu des agressions sexuelles", a-t-elle révélé.
Contactée par le média, la direction de l’institution a souligné avoir pris des mesures administratives à la suite de ces signalements. D’après le service de communication de Saint-Cyr, l’élève fautif a été sanctionné avec 30 jours d’arrêt et la résiliation de son contrat. Dans deux autres cas, l’enquête de commandement n’a pu conclure à l’établissement de la vérité.
Au journal Le Parisien, le procureur a confirmé que ces trois signalements ont été transmis, au parquet militaire de Rennes, les 2, 16 et 29 novembre 2023 en application de l’article 40 du code de procédure pénale.
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