L’ancien ministre de l’intérieur entend porter plainte pour diffamation mensongère contre l’avocat de la famille des victimes dans l’affaire Karachi. Lors d’un communiqué, il a annoncé qu’il voulait être entendu le plus tôt possible.
Alors qu’une enquête préliminaire a été ouverte vendredi à son encontre, Brice Hortefeux déclare vouloir poursuivre en justice l’avocat des victimes pour allégations mensongères et affirmations calomnieuses. Cette décision correspondrait à une contre-attaque à la plainte déposée contre lui pour entrave au déroulement de l’investigation, complicité de subornation de témoin, et violation du secret professionnel.
Le 14 septembre, l’ancien ministre aurait appelé Thierry Gaubert, un proche de Sarkozy mis en examen dans le volet financier du dossier Karachi. Dans cette conversation téléphonique, Hortefeux aurait prévenu Gaubert que sa femme "balançait beaucoup" au juge. "Qu’est que tu as comme info là-dessus, toi, parce qu’elle me dit qu’elle dit rien", aurait voulu savoir Gaubert. "Ca m’embête de te le dire par téléphone. Il y a beaucoup de choses hein,…T’as eu Bazire, parce que visiblement, il est lui dedans dans cette histoire", lui aurait répondu Hortefeux.
Malgré cette révélation téléphonique, Brice Hortefeux nie "catégoriquement" avoir eu des informations sur la procédure judiciaire et a assuré qu’il n’a "jamais eu accès" au moindre élément sur cette enquête. Pourtant, d’après l’écoute téléphonique, l’homme politique aurait déjà su qu’Hélène de Yougoslavie (la femme de Gaubert) a parlé à la police, avant même que le procès-verbal d’audition ne soit versé au dossier. "On m’a dit dimanche que Thierry Gaubert n’allait pas bien. Comme vous le savez, c’est un ami. Je l’ai donc appelé le lendemain pour avoir de ses nouvelles. Je ne savais pas qu’il était en garde à vue. Quand il a décroché, c’est lui qui me l’a dit, a affirmé Brice Hortefeux. Je ne sais pas pourquoi il avait son téléphone avec lui en garde à vue, mais il se trouve qu’il a répondu. C’est la preuve que je n’ai jamais eu accès à aucun élément du dossier puisque je n’étais pas au courant ", se justifiait-il lors de ce communiqué. Et son entourage le soutient en disant qu’il n’aurait même pas tenté d’appeler s’il le savait.
Hortefeux se prononcera devant la police judiciaire dans huit jours.