Laurent Ferriere/SIPA
L’affaire des violences survenues dans l’établissement Notre-Dame-de-Bétharram connaît un nouveau rebondissement. Cinq hommes, victimes de ces actes, se rendront au tribunal de Pau ce vendredi 16 mai pour faire une réclamation.
Plusieurs décennies après les faits, des anciens élèves qui ont subi des maltraitances au sein de cette école veulent briser l’"impasse judiciaire" dans laquelle ils se trouvent.
Ces victimes dans l’affaire Bétharram vont formuler une demande pour faire fi de la prescription judiciaire. Cela empêche, depuis des années, la reconnaissance de leurs plaintes. C’est la première fois qu’une telle requête collective est initiée publiquement dans ce dossier.
Leurs récits font partie des plus de 200 plaintes déposées ces dernières années. Mais jusqu’ici, seuls deux faits ont donné lieu à des poursuites.
Maître Jean-François Blanco, avocat à Pau, porte la voix des cinq personnes devant la justice. "Les victimes sont abandonnées. Il y a plus de 200 plaintes et aujourd’hui, seulement deux faits sont retenus par la justice. Nous sommes dans une impasse judiciaire", déplore l’avocat sur RTL. Il craint que l’absence de réponse judiciaire n’aggrave la douleur des victimes.
À ce jour, seul un ancien surveillant de Bétharram, âgé d’une soixantaine d’années, fait l’objet de poursuites et est incarcéré pour deux affaires distinctes. Il a été mis en cause pour un viol commis entre 1991 et 1994 sur un élève, puis pour une agression sexuelle sur un mineur en 2004.
Toutes les autres affaires sont actuellement frappées par la prescription. Cela signifie qu’aucune suite judiciaire ne peut être engagée, malgré les nombreux témoignages et le volume considérable de plaintes.
L’avocat Jean-François Blanco ne peut envisager un échec de cette démarche. Selon lui, si la levée de la prescription n’est pas accordée, cela signifierait que l’accumulation des nombreuses plaintes déposées ne mènera à aucune investigation ni à aucune procédure judiciaire. Cette issue représenterait une souffrance supplémentaire pour les victimes, déjà profondément marquées par les violences subies.
Quelle que soit l’issue, les plaignants entendent maintenir la pression médiatique et judiciaire.