Le procureur de Grasse (Alpes-Maritimes) Jean-Michel Cailleau a annoncé vendredi faire appel de l’ordonnance rendue par les juges chargées d’instruire le dossier sur les conditions du décès en mai 2008 d’Abdelhakim Ajimi, après son interpellation par deux policiers grassois.
NICE (AFP) - Le procureur de Grasse (Alpes-Maritimes) Jean-Michel Cailleau a annoncé vendredi faire appel de l’ordonnance rendue par les juges chargées d’instruire le dossier sur les conditions du décès en mai 2008 d’Abdelhakim Ajimi, après son interpellation par deux policiers grassois.
Les juges Catherine Bonnici et Sandrine André ont rendu mercredi une ordonnance de non-lieu concernant les deux anciens policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) de Grasse. Elles ont en revanche renvoyé devant le tribunal cinq personnes pour non-assistance à personne en danger.
Cette décision est conforme à la ligne adoptée par l’instruction depuis le début de l’enquête. Les juges avaient initialement placé les deux hommes sous le statut de témoin assisté, avant d’être contraintes par un arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, consécutif à un appel du parquet de Grasse, à les mettre en examen pour homicide involontaire.
L’appel du parquet vendredi est lui aussi "logique", a souligné M. Cailleau. "Nous avons exprimé une position claire, nous ne pouvions pas en rester là", a-t-il dit.
Le parquet avait ouvert dans les jours suivant la mort d’Abdelhakim Ajimi, le 9 mai 2008, une information judiciaire pour "homicide involontaire", estimant au vu de plusieurs expertises que l’interpellation et les méthodes employées étaient légitimes mais les techniques non maîtrisées par les agents.
Selon l’avis de la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), consulté par l’AFP, Abdelhakim Hajimi, après s’être violemment débattu et avoir blessé l’un des deux policiers qui tentaient de procéder à son interpellation, avait finalement été maîtrisé et couché à terre, un policier assis sur son dos à califourchon et l’autre lui faisant une clé d’étranglement.
Les rapports d’expertise médicale ont conclu que la mort du jeune homme était due à une asphyxie mécanique consécutive à une compression thoracique et une clef de bras pratiquées par les policiers avec trop de force et durant trop longtemps.
Déjà bleu et inconscient selon plusieurs témoins, il avait été "jeté" dans un voiture de police secours, où il était tombé inerte au sol, sans que les membres de l’équipage ne s’inquiètent. Son décès avait été constaté au commissariat.
Le Comité de soutien "Justice pour Hakim" organise samedi à Grasse une marche du souvenir, depuis le lieu de l’interpellation du jeune homme de 22 ans, boulevard Victor-Hugo, jusqu’à la mairie.