Thierry Marchal-Beck, un ancien président du Mouvement des Jeunes socialistes (MJS), est accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles par huit femmes. La secrétaire nationale du PS Rita Maalouf, en charge des droits des femmes, a demandé qu’il soit exclu du parti.
Entre 2010 et 2014, Thierry Marchal-Beck, président du Mouvement des jeunes socialistes entre 2011 et 2013, aurait commis sur ces jeunes femmes des agressions sexuelles, parfois en public. Le principal intéressé se dit "sidéré" par l’enquête de Libération et se tient à disposition de la justice.
Libération a recueilli le témoignage anonyme de huit femmes, qui décrivent des faits pouvant être qualifiés de harcèlement ou d’agressions sexuelles. Le journal affirme avoir pu recenser "au moins quatre cas supplémentaires". Au total, huit femmes anonymes accusent Thierry Marchal-Beck, l’ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), de harcèlement et d’agressions sexuelles. Selon le quotidien, il aurait agi de 2010 à 2014, parfois en public, et "beaucoup de cadres connaissaient son comportement". "Dans leur grande majorité, ces faits sont prescrits et n’ont pour l’instant pas fait l’objet d’une plainte, même si deux victimes y réfléchissent", précise le journal.
Le scénario est presque toujours le même. Après un flirt et quelques relations sexuelles consenties avec ces jeunes militantes, la relation vire au harcèlement. "J’ai dû le masturber pour m’en débarrasser. Il disait : ’Comme tu as dit oui une fois, tu ne peux plus dire non maintenant’", témoigne l’une d’elle. Plaquée contre un mur, une autre concède une fellation "pour ne pas que cela aille plus loin". "Ce n’est qu’avec l’affaire Baupin, cinq ans plus tard, que j’ai réalisé ce qui m’était vraiment arrivé : on était clairement dans un abus de pouvoir", confie encore l’une d’entre elles. SMS en masse vers l’une, attouchements forcés sur l’autre, les récits sur Libération sont édifiants.
Mardi soir, Rita Maalouf, secrétaire national du PS en charge des droits des femmes, a demandé à ce que Thierry Marchal-Beck soit "officiellement" exclu du parti "dans les plus brefs délais". "La première des réactions et des responsabilités qui nous incombe, c’est d’adresser un message à ces femmes, et de leur dire qu’elles sont courageuses. Notre deuxième responsabilité, c’est de tout faire pour que ça ne se reproduise pas", a de son côté exprimé Laurianne Deniaud, ex-présidente du MJS, sur Europe 1. L’actuel président du MJS, Benjamin Lucas, s’est dit "révulsé", et s’est engagé sur Facebook à "continuer le travail entrepris (depuis) plusieurs semaines" pour "interroger et transformer nos cadres collectifs, nos pratiques, nos silences".
Comportement inqualifiable et inexcusable. Soutien total aux victimes. La justice doit passer. Que de tels faits négation des engagements que nous avons toujours défendus se soient passés dans une organisation, @JeunesSocialist que j’ai présidé en 1995 me révulse au + haut point. https://t.co/bknYivuezy
— Régis JUANICO (@Juanico) 14 novembre 2017