Une étudiante en Droit à l’université de Lille 2 vit un véritable calvaire depuis le début de l’année 2017. Victime d’agression sexuelle par un autre étudiant, elle subit également les menaces proférées par son agresseur.
L’histoire d’Ouria (prénom d’emprunt) est traumatisante. En début d’année universitaire 2016-2017, elle fait la rencontre d’un jeune homme qui semble "sympathique et avenant". Mais cette apparence bon-enfant disparaît peu à peu. "Il était comme le Dr. Jekyll et Mr. Hyde, je suis tombée de haut", se souvient-elle, selon les récits de 20 Minutes. S’en suit alors le début d’un calvaire.
En début d’année, la jeune femme a déposé une plainte contre le jeune homme pour "viol et menaces de mort". "J’y suis allée un mois après les faits, j’étais traumatisée", explique Ouria. Faute de preuve, les policiers ont procédé à une confrontation : "Il a affirmé que notre relation était sadomaso, que j’avais demandé à me faire frapper et cracher dessus", s’indigne-t-elle. Puis, sa plainte pour viol a été classée, faute de preuves. Ouria est effondrée.
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La jeune femme devient paranoïaque et a arrêté les cours. Mais elle est soutenue par ses proches et l’association l’Echappée. Renforcée, elle décide de reprendre les cours et s’inscrit pour la nouvelle année scolaire. "Je rasais les murs pour ne pas le croiser", a-t-elle confié. Mais le 20 septembre 2017, elle le croise et c’est "l’enfer". "Lors d’un inter-cours, il m’a insultée avant de se jeter sur moi et de m’étrangler", assure-t-elle. Sous le choc, Ouria a été conduite auprès du médecin de la fac qui a constaté les stigmates de l’agression. Elle dépose plainte à nouveau. Un médecin légiste lui a prescrit trois jours d’ITT dès le lendemain.
Appuyée par le syndicat UNEF, Ouria est parvenue à obtenir l’exclusion temporaire son agresseur dans l’attente d’un conseil disciplinaire. "Ça l’a rendu fou, il est venu me menacer de mort jusque chez moi et malgré tout, la fac l’a autorisé à venir passer ses examens", a-t-elle expliqué. "Depuis, la procédure est au point mort", regrette l’avocat d’Ouria. Côté administratif, une commission disciplinaire doit se tenir, mardi, pour statuer sur le cas du jeune étudiant. "Moi, tout ce que je veux, c’est étudier sans être en danger", plaide la jeune femme.