Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné deux jeunes à six mois de prison ferme pour des faits d’embuscade commis lundi soir contre la police à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
La ville d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, est en proie à de nombreuses violences urbaines depuis l’arrestation brutale et le viol présumé de Théo la semaine dernière. Au total, 17 jeunes ont été interpellés pour des faits d’embuscade, d’attroupements et de violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique. Parmi les six majeurs jugés en comparution immédiate, deux jeunes ont été condamnés à six mois de prison ferme.
Six jeunes ont été interpellés lundi soir à Aulnay-Sous-Bois suite aux violentes altercations avec les forces de l’ordre. La justice leur reproche d’avoir tendu une embuscade aux fonctionnaires de la police nationale. Les jeunes auraient préparé en réunion le piège dans le but caractérisé de commettre des violences avec usage ou menace d’arme. Selon le procès-verbal des policiers lu à l’audience, "ils formaient un attroupement à proximité d’une brouette remplie de pierres, manifestement dans l’intention de les lancer sur les forces de l’ordre". Ils étaient aussi accusés d’avoir volontairement fait sauter plusieurs disjoncteurs pour plonger la cité dans le noir. Deux d’entre eux ont écopé de six mois de prison ferme et trois autres condamnés à six mois de prison avec sursis. Le sixième a été relaxé.
L’arrestation violente de Théo qui lui vaut d’être aujourd’hui hospitalisé est dans tous les esprits. "Il est hors de question de justifier les émeutes en disant que c’est une réaction à une bavure. Nous ne sommes pas dans de la justice privée", avance le procureur de la République Me Caroline Gaziot, avant de requérir des peines allant de 8 mois de prison avec sursis, à six mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Mais pour l’avocate des prévenus, le dossier a été monté à la va-vite et ne tient pas. "On a un procès-verbal de constatation rédigé par les policiers, et dix pages d’auditions des prévenus. Voilà à quoi tient le dossier", dit Me Virginie Marques. "En réalité, le procureur veut une décision coup de poing pour faire arrêter les émeutes à Aulnay. On veut les condamner, alors qu’aucun fait n’est établi", ajoute-t-elle. Après vingt minutes de délibéré, la présidente du tribunal a manifestement jugé l’inverse.