Jawad Bendaoud a été jugé jeudi pour trafic de stupéfiants devant le tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Il a été expulsé en tout début d’audience après avoir insulté les policiers qui l’encadraient. Ces derniers ont porté plainte contre lui.
Jawad Bendaoud, surnommé "Jawad le logeur" à la suite des attentats du 13 novembre, a été condamné à huit mois de prison ferme par le tribunal de Bobigny pour trafic de stupéfianfs. Il a été jugé en son absence après avoir été placé en garde à vue pour menaces de mort, outrage et apologie du terrorisme à la suite d’insultes proférées à des policiers qui l’amenaient à son procès.
Flot d’insultes, cris, larmes… Jawad Bendaoud, 30 ans, a complètement perdu ses nerfs jeudi lors de son procès. Il a notamment injurié accusé de violences les policiers qui l’escortaient, ont rapporté plusieurs journalistes présents au tribunal de Bobigny. Le jeune homme, rendu célèbre par une vidéo où il clamait maladroitement son innocence avant d’être interpellé en direct, est arrivé dans le box des prévenus en se démenant et en hurlant. "Je ne suis pas terro !", "ils m’ont mis des coups de matraque !", a-t-il accusé, les larmes aux yeux, devant une salle pleine de journalistes. "Je suis Salah Abdeslam moi ?", a-t-il également lancé aux policiers entre deux insultes et menaces. La présidente du tribunal a finalement demandé à l’escorte de reconduire Jawad au dépôt du palais de justice.
#Jawad : "Attends que je sorte, fils de pute. Je suis pas Salah Abdeslam, moi ! Ils m'ont mis des coups de matraques dans les parties."
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 26 janvier 2017
Xavier Nogueras, l’avocat du "logeur", ne sait pas ce qu’il s’est passé dans les couloirs du tribunal. Mais une heure avant l’audience, il assure que son client était "calme" et qu’il voulait bien "être jugé". Mais Jawad Bendaoud est un client spécial, explique l’avocat. Depuis son interview en direct sur BFMTV après les attentats de Paris "tout le monde en France le connaît, tout le monde rit de lui, tout le monde le piétine", déplore l’avocat. Mais son principal problème, ce sont ses conditions de détention. "Vous savez ce qu’est l’isolement total auquel il est soumis ?", demande-t-il au tribunal. "Quatre murs ! 9 m² ! Il ne voit personne !". Autant de raisons qui expliquent que Jawad Bendaoud "mette le feu à sa cellule, se tranche les veines et envoie des courriers qui, parfois, n’ont ni queue ni tête", a souligné l’avocat.
Jeudi, Mohamed Soumah, soupçonné d’avoir été un intermédiaire entre Jawad Bendaoud et la cousine du djihadiste Abdelhamid Abaaoud qui lui cherchait un abri, comparaissait également pour trafic de drogue. Il a écopé de deux ans de prison.