Le rapport de l’Inspection générale de la police nationale devrait faire taire la polémique entourant le dispositif de sécurité lors de l’attentat de Nice. Pour la police des polices, "sans connaissance de menaces particulières" et "pour un événement qui n’était pas exceptionnel", le dispositif de sécurité "n’était pas sous-dimensionné".
Face aux nombreuses polémiques, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait demandé le 21 juillet un rapport à l’IGPN sur ce dispositif de sécurité, qui n’avait pu empêcher Mohamed Lahouaiej Bouhlel de foncer avec un camion dans la foule, tuant 84 personnes et en blessant plus de 300. L’Inspection générale de la police nationale a rendu mercredi au ministre de l’Intérieur le rapport de sa "mission technique d’évaluation". La Police des police a conclu que le dispositif de sécurité sur la Promenade des Anglais à Nice le soir de l’attentat a fait l’objet d’une "mobilisation adaptée des effectifs".
"Pour un événement qui n’était pas exceptionnel, et sans connaissance de menaces particulières, le service d’ordre n’était pas sous-dimensionné", a expliqué Marie-France Monéger-Guyomarc’h, la directrice du service.
Selon les documents mis à la disposition de la police des polices, 64 policiers nationaux étaient présents sur la promenade des Anglais, et 42 policiers municipaux, dont 9 agents de surveillance de la voie publique (ASVP). "Les 64 policiers nationaux étaient bien sur la promenade des Anglais, je le certifie", a affirmé la patronne de la Police des polices en assurant que l’ensemble des points avaient été vérifiés, même si l’IGPN n’avait pas eu accès aux vidéos de surveillance des lieux de l’attaque.
Le rapport précise néanmoins que "le dispositif du 14 juillet 2016 n’a pas été soutenu par une unité de forces" mobiles (CRS ou gendarmes), contrairement à 2014 (37 CRS) ou 2015 (60 gendarmes mobiles). L’IGPN juge également que le dispositif mis en place, des points de contrôles aux entrées de la zone piétonne et des contrôles aléatoires dans la zone, "n’était pas adapté à ce type d’attaque dont la nouveauté et l’intensité étaient au-delà de toute prévision mais était pertinent dans son principe". Enfin, Marie-France Monéger-Guyomarc’h a fustigé ceux qui s’attèlent à polémiquer sur le dispositif de sécurité le soir du 14 juillet. "Les polémiques sont le fruit d’une mauvaise compréhension et interprétation des informations", a-t-elle déclaré.
Le président LR de la région Paca, Christian Estrosi, et le maire de la ville Philippe Pradal, ont jugé mercredi soir que le rapport de l’IGPN sur le service d’ordre à Nice le soir du 14 juillet "ne saurait être suffisant", déplorant "des questions qui demeurent".