"Un petit con de Molenbeek" à "l’intelligence d’un cendrier vide" : Sven Mary n’a pas mâché ses mots mercredi dans les colonnes de Libération, s’exprimant sur le cas Salah Abdeslam, son client. Des déclarations emplies de stratégies, avoue l’avocat quelques heures plus tard à La Libre Belgique.
Sven Mary, l’avocat de Salah Abdeslam, a accordé une interview au quotidien français Libération, quelques heures avant son transfèrement en France. Dans cet entretien, on y apprend que Sven Mary a été à deux doigts de lâcher le dossier lors des attentats de Bruxelles : "Quand Abdeslam sera remis à la France, je ne sais pas encore si je resterai dans le dossier", avait-il avancé. L’avocat confie par ailleurs qu’il n’est pas facile : "d’assumer cette défense qui ne me rapporte rien, si ce n’est des emmerdes : j’ai été agressé à plusieurs reprises, soit verbalement, soit physiquement. A plusieurs reprises, la police a dû escorter mes filles à l’école". Quant à Salah Abdeslam, Sven Mary le présente comme "un petit con de Molenbeek issu de la petite criminalité. (...) Il a l’intelligence d’un cendrier vide, il est, d’une abyssale vacuité".
Des propos validés par le terroriste présumé
Mercredi, dès publication de l’interview, le pénaliste a rapidement averti que c’était un choix stratégique assumé. "Si j’avais dit au journaliste de Libération qui m’a interviewé (...) que Salah Abdeslam n’avait ni la tête, ni les épaules pour avoir imaginé, préparé, organisé les attentats scandaleux de Paris, la formule n’aurait pas percuté", expose Sven Mary dans le quotidien belge La Libre. "J’ai donc averti mon client, qui a marqué son accord, que j’allais utiliser une formule choc pour faire passer notre message commun. D’où ces quelques images bien senties", raconte-t-il. "J’assume, nous assumons, ce que j’ai dit dans cette interview. C’était une façon spectaculaire de dire que M. Abdeslam ne peut être le concepteur des attentats". Ce dernier a aussi confié qu’il demeurait l’avocat de Salah Abdeslam s’agissant du volet belge de l’affaire et que le volet d’inculpation en Belgique de son client pourrait être absorbé par la procédure française. Il déclare aussi avoir "choisi" Frank Berton, l’avocat français du terroriste en accord avec ce dernier, "sebasant sur ses qualités de juriste, sa rigueur, sa ténacité".
Suivre l’enquête sur les attentats de Paris