Un prêtre lyonnais, soupçonné d’une série d’agressions sexuelles contre de jeunes scouts qu’il a encadrés du début des années 1970 à 1991, a été placé en gharde à vue. Il doit être présenté ce mardi à la justice.
Un prêtre lyonnais est rattrapé par des actes sordides. Il aurait agressé sexuellement de jeunes scouts indépendants qu’il encadrait pendant une vingtaine d’années, du début des années 1970 à 1991 à Sainte-Foy-lès-Lyon, dans la banlieue ouest de Lyon. Cet homme de foi aurait agressé au moins trois mineurs. Il a été entendu par les policiers de la brigade de la protection de la famille de la Sûreté départementale, puis placé en garde à vue. Ce mardi, il doit être présenté à la justice.
Le religieux, doyen de plusieurs paroisses jusqu’en août 2015, est visé par plusieurs plaintes déposées depuis mai dernier par les scouts. Le parquet de Lyon a ouvert peu après une enquête préliminaire "pour agression sexuelle". Les faits remontant à plus de 25 ans, certaines plaintes devraient être prescrites mais d’autres sont jugées recevables par la justice. Une quinzaine d’hommes qui ont actuellement plus de la quarantaine aujourd’hui se disent victimes du prêtre. Rassemblés au sein d’une association appelée La Parole Libérée, ils veulent "rompre l’omerta" qui avait entouré durant des années ces faits graves.
L’association a publié sur son site une lettre du prêtre avouant ce qui s’était passé. "Je n’ai jamais nié les faits qui me sont reprochés. Ils sont pour moi aussi une blessure dans mon cœur de prêtre", avait-il écrit à un père de victime. L’association qui dit avoir d’ores et déjà recueilli une quinzaine de témoignages, vise en particulier la gestion par l’Eglise du cas de ce prêtre.
En octobre, le diocèse de Lyon a révélé les plaintes visant le prêtre. L’archevêque de Lyon, Mgr Philippe Barbarin, avait alors indiqué avoir relevé le mis en cause de ses responsabilités pastorales et lui avoir interdit tout contact avec des mineurs. Le diocèse avait ensuite avancé l’hypothèse d’un procès canonique "à l’issue de la procédure civile, selon les règles prévues par l’Église".