Un assaut a été lancé dans un appartement en Seine Saint-Denis, ce mercredi 18 novembre. Des riverains racontent comment ils ont vécu ce drame qui a secoué tout l’immeuble.
"Je me suis barricadées avec des matelas"
Sika, mère de famille et enceinte de son cinquième bébé habite au 6 de la rue du Corbillon depuis huit ans, confie qu’elle ne comprend pas. "Mon mari n’est pas là, il est en voyage", explique-t-elle. "Il y a les flics partout et je n’ose pas demander de l’aide par la fenêtre…". Elle raconte qu’elle s’est barricadée avec des matelas, mais elle n’était pas rassurée.
"Je pense que des balles ont touché ma maison"
Un autre riverain, M. Diallo explique avoir été réveillé par les bruits "venant de la rue Corbillon". "J’ai ouvert la fenêtre et j’ai entendu des cris et des tirs très violents, qui se sont déplacés. Je pense que des balles ont touché ma maison", raconte-t-il. Impossible toutefois à vérifier. Car depuis, personne n’a évidemment pu sortir de chez lui et tous les volets ont été clos. M. Dialo vit, lui, au 1 bis de la même rue depuis un an et demi.
"J’ai d’abord cru à un règlement de comptes"
Jamila s’apprêtait quant à elle à emmener ses deux filles à l’aéroport de Roissy, destination Maroc quand les coups de feu ont retenit. "J’ai d’abord cru à un règlement de comptes, une histoire de drogue", explique-t-elle. C’est sur la route du retour qu’elle comprend. "Il y avait des véhicules de secours et surtout beaucoup, beaucoup de forces de l’ordre", raconte la mère de famille, "j’ai fait le rapprochement". C’est près de sa maison que la femme kamikaze a actionné sa ceinture d’explosifs. "C’est très triste. Mais Saint-Denis ce n’est pas que la délinquance, ce n’est pas que le terrorisme", poursuit la riveraine qui regrette de voir sa ville, trop souvent stigmatisée, se retrouver liée aux attentats.
Sabrina retranché avec son fils
Sabrina habite l’immeuble dans lequel s’est produite l’échauffourée de ce mercredi 18 novembre où les forces de l’ordre ont pris d’assaut un immeuble de la ville Saint-Denis. Abdelhamid Abaaoud, l’un des organisateurs présumés des attentats, s’y serait réfugié. Elle a raconté sur RTL le déroulement de la fusillade qui s’est déclenchée à 4h30.
"C’était des tirs et des explosions, ça bougeait tous les meubles", a raconté la jeune femme obligée de se terrer chez elle pendant de longues minutes. Sabrina se souvient que les escaliers ne ressemblaient plus à rien et que son plafond était tout troué. Pour elle, il s’agissait d’une scène d’horreur avec des traces de balle vers la porte et sa fenêtre. "C’était horrible", a-t-elle confié.
La jeune maman qui était avec son fils avait peur d’être tirée dessus avec son enfant. "Alors j’essayais de le cacher et mon fils, dès qu’il entendait une explosion, il m’arrachait la peau avec ses ongles", se souvient-elle. Mais ses angoisses ont diminué lorsqu’elle entendait la police qui demandait s’il y avait quelqu’un. Elle a répondu : "oui, il y a un bébé avec moi". Les forces de l’ordre ont poussé la porte tout en entraînant Sabrina vers la chambre en lui demandant de s’allonger par terre. "Ensuite ils nous ont fait sortir un par un, ils nous protégeaient", a-t-elle conclu.
"Le plafond s’est effondré, il y avait des balles partout", confie-t-elle sur iTélé.