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Des enregistrements clandestins accablant les 2 journalistes mis en examen dans l’afffaire du "chantage et d’extorsion de fonds" contre le roi du Maroc ont été révélés par le Journal du Dimanche.
Éric Laurent et Catherine Graciet ont été arrêtés dans un palace à Paris, jeudi dernier, en flagrant délit pour chantage contre le roi du Maroc. En effet, chacun d’eux avait 40.000 euros "en petites coupures de 100 euros", rapporte le JDD.
A part cette somme remise par l’avocat du royaume chérifien, ils avaient également dans leurs poches une lettre manuscrite à l’encre pas encore sèche, selon les précisions de cette même source. L’ "accord" mentionné dans cette lettre stipule que les 2 journalistes ne vont "plus rien écrire sur le royaume du Maroc", et en échange, "la somme de deux millions d’euros" leur sera versée.
Ce pacte a été conclu après 3 rencontres entre le représentant du Maroc et les 2 journalistes français. A noter que Catherine Gracie n’a assisté qu’au troisième rendez-vous.
Les rencontres entre l’avocat marocain et les journalistes français
Le 23 juillet dernier, le journaliste français contacte les autorités marocaines et demande à parler au directeur de cabinet royal, M. Mounir. Après un deuxième appel, le palais royal demande à un avocat marocain d’entrer en contact avec Éric Laurent. Le 11 août, l’avocat et le journaliste se rencontrent au bar du Royal Montceau, à Paris.
Le contenu des enregistrements : 3 millions d’euros
Equipé d’un Iphone, l’avocat marocain a enregistré leur conversation, lors de cette première rencontre. Eric Laurent a parlé de son livre, son projet avec Catherine Graciet. "Vous voulez quoi ?", lui a alors demandé l’avocat. En réponse, Éric Laurent a lancé "Je veux 3". "Trois quoi, Trois mille ?", a rétorqué le marocain qui a reçu comme réponse "Non, 3 millions.". Par la suite, l’avocat a demandé "Trois millions de dirhams ?". Le journaliste français a quant à lui précisé qu’il voulait " 3 millions d’euros".
Les réactions du côté des journalistes français
Le conseil de Catherine Graciet a déclaré que "C’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages". William Bourdon dénonce "un traquenard", une "opération politique" du Maroc.
Éric Laurent et Catherine Graciet qui ont été arrêtés et placés en garde à vue jeudi, sont mis en examen pour "chantage et extorsion de fonds". Ils sont placés sous contrôle judiciaire.