Le tribunal correctionnel de Nancy vient de relaxer un jeune couple accusé à tort, il y a trois ans, d’avoir maltraité leur fille atteinte pourtant d’une maladie génétique rare.
Ils ont gagné la bataille juridique et pas encore, leur enfant. Yoan Bombarde et Sabrina Dietsch, un jeune couple de Rambervillers vient enfin d’être relaxé par le tribunal correctionnel de Nancy, trois ans après que ces parents d’une petite fille appelée Louna ont été accusés d’avoir maltraité leur enfant âgée alors de 3 mois à l’époque et à cause de cela, se sont vu priver de la garde de leur fille.
Le fait remonte au 2 février 2012, alors que cette petite famille vivait à Saint-Max, près de Nancy. Louna, atteinte d’angioedème héréditaire, une maladie génétique rare qui se manifeste par des gonflements de différentes parties du corps et parfois une coloration rouge de la peau, a fait une crise. Devenue somnolente, elle refuse de téter. Les parents s’inquiètent et l’emmènent à l’hôpital, là où des bleus et des hématomes commencent à lui couvrir le corps, notamment sur la moitié du visage.
Les médecins ont pourtant tiré des conclusions hâtives. Ils considèrent les symptômes comme des signes de maltraitance et signalent le cas à la Justice. Le couple est placé en garde à vue à Nancy.. "J’ai pourtant dit que j’avais une maladie génétique orpheline mais on ne m’a pas écouté à l’hôpital", regrette la mère de Louna. Les policiers n’ont pas crus à cette piste de maladie. Une expertise médicale de deux médecins de Strasbourg et les services sociaux enfoncent le clou. Le couple perd la garde de la fille, les parents misent en examen par le juge d’instruction.
Mais Yoan et Sabrina ne se désarment pas. Ils ne s’avouent pas vaincus et cherchent par tous les moyens à clamer leur innocence pour rester près de leur fille. Lors d’une garde de quelques heures, ils ont fait faire une prise de sang à Louna qu’ils ont fait analyser. Le résultat confirme alors bien que l’enfant est atteinte d’angioedème héréditaire. Ils en informent le centre CREAK, spécialisé dans cette maladie, à l’hôpital de Grenoble, qui rédige, par le biais de l’une de ses pédiatres, un rapport qui innocente en mai les parents.
Ils sont relaxés certes, mais ils n’ont pas encore pu récupérer Louna, placée depuis 2012 chez une assistante maternelle. Pour la mère, "l’histoire ne sera pas finie… tant qu’elle ne sera pas de retour chez nous". Après ce soulagement qui n’effacera certainement pas les trois années de leur cauchemar, les parents qui ont malgré tout eu un autre enfant envisagent d’attaquer en justice l’hôpital de Barbois.