Bernard Petit, le patron de la police judiciaire parisienne, mis en examen "pour violation du secret de l’instruction et révélation d’informations sur une instruction", a été suspendu. Christian Sainte va le remplacer.
Bernard Petit, le patron de la PJ de Paris, est poursuivi pour "violation du secret de l’instruction et révélation d’informations sur une instruction". Le ministre de l’Intérieur l’a immédiatement suspendu de ses fonctions, et va le remplacer par Christian Sainte, directeur de la PJ de Marseille, rapporte 20 Minutes.
Bernard Petit est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec l’ensemble des protagonistes du dossier. Et surtout, il a interdiction d’exercer des fonctions dans un service de police judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet. Depuis mercredi matin, il était en garde à vue. Selon les médias franciliens, c’est une première, jamais la PJ à Paris n’a vécu cette procédure pour un de ses grands patrons. L’avocate de Bernard Petit s’est refusée à tout commentaire à l’issue de la comparution de son client devant les juges instructeurs.
"Conformément au droit de la fonction publique, une procédure contradictoire lui permettant de consulter son dossier administratif et de formuler ses observations est parallèlement engagée dans la perspective d’un retrait de son emploi", a précisé le ministère de l’Intérieur dans la nuit de jeudi à vendredi.
Soupçonné de "fuites" dans l’affaire Rocancourt
Pour rappel, Bernard Petit est mis en examen à la suite de soupçons de "fuites" concernant une affaire de corruption impliquant notamment Christophe Rocancourt, surnommé "l’escroc des stars". Dans cette affaire de corruption, Christian Prouteau, ex-patron du GIGN, aurait été prévenu à l’avance de son audition par la police, alors qu’il n’aurait pas dû en être informé.
Dans ce dossier, les juges soupçonnent Christophe Rocancourt et Christian Prouteau d’avoir tenté, contre paiement, de faire régulariser le titre de séjour de deux femmes étrangères menacées d’expulsion. Lorsqu’il avait été placé en garde à vue pour trafic d’influence en octobre dernier, Christian Prouteau avait indiqué qu’il avait été prévenu à l’avance de cette interpellation par des "amis", ce qui avait conduit à l’ouverture d’une enquête par la police des polices, l’IGPN.