Une étude sortie dans le Journal of Experimental Biology a révélé que la famine est responsable de la surmortalité des flamants roses de Camargue lors des vagues de froid exceptionnelles de 1985 et 2012.
Les scientifiques ont publié les résultats de leurs recherches dans le Journal of Experimental Biology. Avec le choc provoqué par l’hécatombe de 1985, les chercheurs ont pris la décision, en 2012, de mieux comprendre le phénomène. En effet, ils ont cherché à déterminer comment il affecte la faune sauvage afin de prévoir la recrudescence des épisodes météorologiques extrêmes à l’issue du dérèglement climatique. A l’issue de leurs recherches, ils ont annoncé que la mort des oiseaux était provoquée, non pas directement à cause du froid, mais à cause d’un manque de vivres. Les étangs et les mares se trouvant gelés, les oiseaux ne pouvaient pas s’alimenter correctement au moment où ils avaient un grand besoin en énergie.
En janvier 1985, près de 3 000 flamants roses, soit environ un tiers de la population, sont décédés après plus de deux semaines d’un froid polaire. En février 2012, ils étaient 1 500 flamants à périr, lors d’un autre épisode de froid qui a duré 13 jours. Les chiffres ont baissé par rapport à 27 années auparavant, car les températures étaient moins glaciales et le retour à la normale est arrivé plutôt que d’habitude.
David Grémillet, du CEFE-CNRS (Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive) auteur de l’étude avec le centre de recherche de la Tour du Valat, au cœur du parc de Camargue a donné son avis sur la situation. "Cette mortalité massive de 1985 a choqué toute une génération de défenseurs de l’environnement", a-t-il déclaré sur une information relayée par le site orange.fr. Il considère que ces connaissances nouvelles aideront à mieux réagir et protéger les oiseaux, notamment lors d’épisodes climatiques extrêmes.
L’équipe a étudié les relevés du poids des flamants faits en 1985 à la Tour du Valat. Pour 2012, ils se sont basés sur six carcasses en prenant en compte les taux de lipides et de protéines, pour arriver à la conclusion que les animaux se trouvaient au dernier stade de la famine. "Nous avons été surpris de voir combien les flamants morts étaient maigres, quasiment dépourvus de graisse", précise M. Grémillet.
Par ailleurs, ils ont également évalué les besoins en calories de ces oiseaux. "Grâce à un algorithme modélisé par une équipe de l’Université du Wisconsin, ils ont découvert que la demande en énergie croissait naturellement chaque année en hiver, de décembre à février, pour ensuite diminuer quand les températures remontent." conclut cette même source.