A Rodez, le procureur ne plaisante pas sur les tuyaux que les utilisateurs de Facebook se donnent sur les radars de contrôles des forces de l’ordre.
Des centaines de milliers d’automobilistes circulent sur les routes et transgressent la loi en échappant aux contrôles radars. Ils sont avertis sur Facebook de la moindre présence de képi. « Tu vois une camionnette bleu, un radar, des motards... viens le signaler » est la page qui partage les informations. Ce qui n’est pas du goût du procureur de l’Aveyron. Ce dernier veut même intenter un procès contre les administrateurs. La page « qui te dit où est la police en Aveyron » compte actuellement plus de 10 000 membres.
Le groupe qui a été créé en 2012 assure pourtant ne faire aucun tort à la police en signalant leur présence. Le groupe parle surtout d’avertissements sur les bouchons ou les accidents mais également de messages sur les « poulets au rond-point... » et les « attention test alcoolémie ». Ce n’est d’ailleurs pas la seule page du genre sur Facebook. Ils sont entre 600 000 et 800 000 membres sur les réseaux sociaux.
Yves Delpérié, le procureur de Rodez, en a fait d’ailleurs une grande bataille. « Je suis réveillé toutes les nuits, car des gens se tuent sur la route. C’est lamentable que certains préviennent de l’installation des radars », mentionne-t-il, comme le rapporte le Parisien.
Ce mardi, dans la même ville, 15 personnes seront entendues devant le tribunal correctionel. Le motif ? Elles se sont « soustraites à la constatation des infractions routières ». Huit autres personnes sont également prévenues pour outrages aux forces de l’ordre, ils avaient qualifié les gendarmes de noms d’oiseaux.
L’avocat des neuf prévenus, Rémy Josseaume ne trouve, quant à lui, aucune loi défiée. Et ce malgré l’article R 413-15 qui interdit les « détecteurs de radars » et prévoit une amende de 1500 € et un retrait de six points sur le permis. La page Facebook, elle, ne peut être réellement considérée comme un détecteur de radar. Le conseil d’Etat avait d’ailleurs été saisi de la question en Mars 2013 pour l’autorisation d’aide à la conduite. Le débat est encore en cours pour l’heure sachant que le taux d’insécurité routière à Aveyron est l’une des plus importantes en France.