Pour réduire le déficit public, le gouvernement a annoncé que les salaires et les effectifs de la Fonction publique feront l’objet d’un tour de vis.
Jean-Marc Ayrault a envoyé des lettres de recadrage à ses ministres, leur demandant de « stabiliser en valeur les dépenses de personnel » et de « réduire de moitié des crédits réservés aux mesures catégorielles » d’ici à 2015.
Si on tient compte de cette recommandation, il est clair qu’il s’agit là d’abord d’une réduction du nombre des effectifs de l’ordre de « 2,5 % par an » (soit 15 000 postes) entre 2013 et 2015. Une mesure qui toucherait la plupart des ministères. Mais dans le même sillage, il faut s’attendre à des reformes sur le traitement des fonctionnaires.
Dans son rapport remis ce lundi au premier ministre, la Cour des Comptes préconise en effet de maintenir le gel de certains éléments de la politique salariale comme la valeur du point d’indice qui définit les augmentations annuelles des fonctionnaires ou encore les mesures catégorielles et les avancements. Les seuls moyens qui permettraient à l’Etat de maîtriser ses dépenses.
Chaque ministère est également tenu de « réduire de moitié les crédits réservés aux mesures catégorielles » d’ici à 2015. La Cour des comptes avait préconisé « un quasi gel » de ces mesures dans son rapport. Cela concerne principalement « les augmentations accordées aux agents en échange de gains de productivité », précise Les Echos.
Jusqu’ici, les enseignants, les policiers et les fonctionnaires cadres avaient pu bénéficier de ces avantages grâce au système de non-remplacement d’un agent sur deux qui partait à la retraite. Mais sur recommandation du premier ministre, elles ne concerneront désormais que les catégories se situant en bas de l’échelle et auront comme seul objectif d’« atténuer les inégalités salariales ».
Cet éventuel plan de rigueur à l’endroit des fonctionnaires avait déjà été critiqué sévèrement par les syndicats. « On veut déshabiller Pierre pour habiller Paul, mais c’est impossible parce que les deux sont déjà en slip ! », s’est indigné la FO, déjà assez remontée après les suppressions de postes dans les ministères non prioritaires.