Roselyne Bachelot a annoncé mardi 25 juillet le report de la parution d’un décret controversé prévoyant la fermeture des blocs opérant moins de 1 500 personnes par an. Toutefois, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, assure que l’Etat n’entend pas reculer sur ce point. "La décision de fond n’est pas remise en question", a précisé ce dernier mercredi.
"Le Ministère de la Santé et des Sports attendra le temps qu’il faudra pour expliquer le pourquoi de ces fermetures de blocs opératoires. Au lieu d’émettre des seuils puis de discuter, nous allons prendre le temps de faire encore plus de pédagogie", a indiqué Roselyne Bachelot dans un communiqué. Le Ministère accorde ainsi un sursis aux petits blocs opératoires concernés par le projet de restructuration du gouvernement.
Au début du mois de juillet dernier, Roselyne Bachelot promettait qu’elle allait très vite prendre les décrets d’application pour fermer les 54 hôpitaux de proximité qui affichaient moins de 1 500 opérations chirurgicales par an entre 2007 et 2009. La Ministre de la Santé, qui a avancé des raisons sanitaires et de sécurité des malades, s’était appuyée sur un rapport du Conseil national de la chirurgie (CNC). En 2005, le CNC avait livré une étude conseillant de fermer les blocs opératoires sous-actifs, c’est-à-dire, réalisant moins de 2 000 opérations pour un bassin de population de 50 000 habitants. Mais le projet de restructuration s’est heurté à une importante polémique, poussant la Ministre à reporter sine die la signature des décrets.
La CGT, qui condamne ce projet de restructuration, voit cependant dans ce report la preuve que la résistance des personnels peut contraindre le gouvernement à revoir définitivement sa copie. Toutefois, elle prend conscience que cette petite "reculade" ne signifie en rien un renoncement à la logique du Ministère de réduire l’offre de soins dans les collectivités locales. La branche santé du syndicat est contre l’application de ce projet car selon elle, il va renforcer le privé voire son monopole pour les actes de chirurgie. Par ailleurs, la CGT soutient que les mesures chiffrées ne peuvent être le seul guide de l’organisation des soins.