En marge de son déplacement sur le site de Fessenheim ce jeudi 9 février, Nicolas Sarkozy a été ferme quant à la poursuite des exploitations de la plus vieille centrale nucléaire de France. Il prévoit également ce jeudi un discours sur « la sûreté des installations nucléaires et la politique énergétique » après un entretien privé avec des représentants syndicaux du site EDF, rapporte 20 minutes.
« Je suis venu exprès ici pour vous dire qu’on ne fermera pas Fessenheim. On en a besoin pour se chauffer. On en a besoin pour l’industrie », martèle le chef d’Etat dès son arrivée à la centrale nucléaire ce matin. Son discours a fait figure de contre-attaque directe à son principal rival à l’élection présidentielle, le socialiste François Hollande, qui projette de réduire la part du nucléaire en France s’il accède au pouvoir. « Pour ça, il faudrait qu’il gagne. Et je peux vous dire que ce n’est pas fait », lance Nicolas Sarkozy.
Après avoir effectué une visite des lieux, le chef d’Etat s’est entretenu en privée avec des représentants syndicaux du site EDF. Il fera également un discours sur « la sûreté des installations nucléaires et la politique énergétique » dans le courant de la journée.
La fermeture de cette centrale, vieille de 35 ans, figure parmi les promesses sur lesquelles François Hollande s’est engagé à la suite d’un accord conclu entre l’Europe Ecologie-Les Verts et le Parti Socialiste dans le cadre de la prochaine élection présidentielle. Ce contrat prévoit en outre une réduction de 75% à 50% la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité en France d’ici 2025.
De son côté, le président sortant milite pour la poursuite des exploitations de ces sites qui constituent selon lui un grand secteur sur lequel la France reste très compétitive et dominante.
Concernant le site de Fessenheim, il est surtout très critiqué par rapport à son âge et aux risques de séisme et d’inondation qui en découlent. Sa fermeture a été d’ailleurs envisagée, notamment par la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet mais aussitôt écartée.
En janvier dernier, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a publié un rapport d’audit de sécurité des sites français qui précise qu’aucune des centrales nucléaires en France ne peut être fermée pour des questions de sécurité. Selon cet organe, EDF devrait tout simplement renforcer « la robustesse » de ses installations. Ce qui représente tout de même près de 10 milliards d’€.