Le gouvernement annoncera ce jour une série de mesures pour limiter le déficit de la Sécurité sociale en 2011, le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoyant un trou de 23 milliards d’euros. Un record.
Jamais la Sécurité sociale n’avait connu un déficit d’une telle ampleur. La crise économique est en grande partie responsable de ce résultat. En effet, la progression du chômage a entrainé la diminution du nombre de personnes qui ont cotisé. Le gouvernement a alors validé un plan d’économie de 2.5 milliards d’euros pour l’assurance-maladie dont la prévision de déficit avoisine les 12 milliards. Nicolas Sarkozy entend limiter à 2.9 % la hausse des dépenses de l’assurance-maladie contre 3 et 4 % ces dernières années.
Ainsi, les assurés seront mis à contribution. Trois des mesures préconisées par le gouvernement concernent directement les assurés. La première prévoit une baisse du taux de remboursement, allant de 35 à 30 % des médicaments à service médical modéré, les "vignettes bleues", qui représentent un quart des prescription. La seconde mesure concerne le remboursement pour les consultations de ville, passant de 70 à 69.5 %. Ainsi, c’est la somme qui reste à la charge du patient, le ticket modérateur, qui pourrait augmenter de 0.5 point. Enfin, le remboursement à 100 % de certaines dépenses pour des maladies chroniques ne serait plus systématique.
Le gouvernement envisagerait aussi d’appeler les médecins à réduire leurs prescriptions de médicaments, radios ou d’arrêts maladie, en plus de préconiser la baisse des prix des actes médicaux ou d’analyses pour les radiologues et les laboratoires, afin de grappiller quelques centaines de millions d’euros. En outre, l’industrie pharmaceutique pourrait aussi se voir imposer une baisse des prix des médicaments.
Mais, selon les analystes, ce seront les mutuelles qui prendraient en charge la différence. Ainsi, la Mutualité française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles-santé, a estimé que ces mesures, cumulées avec la hausse de la fiscalité des complémentaires-santé, se traduiraient par une hausse de 8 à 10% des tarifs des mutuelles.