Le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon lance aujourd’hui une campagne nationale pour recruter 43 000 enseignants, afin de combler le vide laissé par les départs à la retraite.
Cette vaste campagne de recrutements a été lancée, ce lundi 10 décembre, alors que le métier d’enseignant n’attire guère les jeunes de nos jours. Selon Le Parisien, « la profession souffre d’une pénurie de candidats », conjuguée à une baisse du nombre de postes suite à la politique du non-remplacement d’un départ en retraite sur deux. Il faut rappeler qu’au moins 80 000 suppressions de postes étaient prévues sous le précédent quinquennat de Nicolas Sarkozy.
A l’heure actuelle, le ministre de l’Education nationale se fixe un défi élevé pour combler le vide : il s’agit de recruter 43 000 professeurs à travers le pays, notamment « dans certaines disciplines, Anglais, Lettres et mathématiques », détaille-t-il sur BFM TV/RMC.
En clair, ces recrutements ont été décidés afin de compenser les départs à la retraite et créer 8 781 postes en équivalent temps plein. Selon Vincent Peillon, ces recrutements se feront en deux temps, dont un concours exceptionnel au printemps.
« Nous avons besoin de bons professeurs. Professeur est un métier de talent, d’excellence », déclare le ministre ce weekend dans le Journal du Dimanche. « Ils sont la priorité de l’Etat », insiste-t-il ce lundi, en référence à l’objectif du gouvernement de créer 60 000 postes dans l’enseignement durant le quinquennat de François Hollande, en plus des remplacements des départs à la retraite.
En juillet, Vincent Peillon avait lancé à grand coup médiatique : « Nous cherchons les nouveaux ‘hussards noirs de la République’ », pour faire la promotion d’un métier de moins en moins populaire.
D’après 20 Minutes, ce « manque d’attractivité du métier (est) dû à sa dévalorisation sociale ces dernières années, aux conditions d’exercice difficiles, et… aux rémunérations peu élevées des enseignants ».
A titre de comparaison, « En France, le salaire d’entrée dans le métier est inférieur de 17% à celui pratiqué dans la moyenne des pays de l’OCDE. Or, en primaire, les enseignants français travaillent 918 heures par an contre 782 dans la moyenne des pays de l’OCDE », constate Eric Charbonnier, expert en Education à l’OCDE.
Dans son rapport annuel, le Haut Conseil de l’Education (HCE) a parlé d’une « une profession en crise qui doit retrouver attractivité et prestige ». Lors du lancement de sa campagne nationale de recrutements, Vincent Peillon reconnaît qu’« il faut une refondation du métier, réfléchir sur les temps de travail, la revalorisation et le salaire ».