Sur la base des trois rapports déjà remis sur la formation des prix du carburant, la ministre a estimé que le différentiel de rattrapage entre le coût actuel et le coût réel se situe autour de 20 centimes d’euros, ce qui passerait le super à 1,27 centimes d’euros au lieu de 1,08 et le gazole à 1,01 centimes d’euros au lieu des 0,84.
« Il fallait sortir de ce gel qui n’était plus tenable surtout lorsque l’on sait que le cours mondial du baril est passé de 40 dollars à 70 dollars », a-t-elle justifié.
« Mais, compte-tenu de la situation économique, le gouvernement n’augmentera pas au-delà de 6 centimes, c’est un juste prix et un juste équilibre afin de préserver le consommateur et l’emploi », a-t-elle estimé.
Cette hausse qui interviendra « courant septembre » (assortie d’une augmentation de 1,17 centime supplémentaire pour les salariés des stations) fera ensuite l’objet de réunions mensuelles de révision des prix en fonction de l’évolution du cours du baril.
Évoquant des mesures à « court terme », Marie-Luce Penchard a indiqué que des mesures à plus long terme sont à l’étude et qu’une commission nationale, composée de membres de l’observatoire des prix, sera mise en place afin de poursuivre ce travail.
Le relatif optimisme de la ministre tranchait avec la déception des syndicats opposés à toute hausse, estimant que toute la transparence n’avait pas été faite sur la formation des prix.
« Aujourd’hui, il n’y a pas eu de discussion, pas eu de négociation, pas eu d’observatoire », déplorait Roger Aribo, secrétaire général adjoint de l’UGTM (Union Générale des Travailleurs Martiniquais).
« La hausse de 6 centimes immédiate ne correspond pas au débat qu’il y avait eu pendant le mouvement du 5 février. Nous ne sommes pas du tout satisfaits, on a l’impression que le gouvernement a utilisé les représentants martiniquais pour un dispositif déjà programmé à l’avance ».
A l’extérieur de la préfecture protégée par des policiers, une vingtaine de membres du « collectif du 5 février contre la vie chère et pour le pouvoir d’achat » était venue manifester leur hostilité à cette hausse annoncée.
En fin de matinée, Marie-Luce Penchard s’est envolée vers la Guadeloupe où elle doit aussi présider une réunion de l’observatoire des prix du carburant.
Source:France Antilles.fr