L’agence de notation Fitch Ratings ne prévoit pas de priver la France de son AAA en 2012 au grand soulagement de l’Elysée. Cependant, une dégradation de la note de Paris par les autres agences de notation telles que Standard & Poor’s et Moody’s, dans les prochains jours, est encore à craindre.
La note triple A de la France, la plus élevée possible, ne devrait pas être abaissée en 2012 d’après l’agence de notation Fitch Ratings. "Sur la base de certaines tendances économiques et monétaires, nous ne devrions pas abaisser (la note de) la France cette année", a lancé Ed Parker, qui supervise les notes des pays d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique, en marge d’un séminaire organisé par l’agence à Londres ce mardi. Cette nouvelle devrait soulager en partie les inquiétudes de l’Elysée qui devra encore attendre le verdict des autres agences de notation avant de pouvoir souffler véritablement, selon Le Nouvel Observateur.
"Fitch reste sur sa position de décembre. En l’absence de chocs importants qui pourraient être liés à une forte aggravation de la zone euro, Fitch ne prévoit pas de modifier la perspective négative (française) avant 2013", a soutenu une porte-parole de l’agence de notation financière.
Ed Parker a, entre autres, ajouté que la perspective pour la Belgique, l’Espagne, la Slovénie, l’Italie, l’Irlande et Chypre, étant déjà sous surveillance avec implication négative, pourrait s’abaisser. Par contre, le triple A de l’Allemagne, lui, ne court aucun danger majeur pour l‘instant. Outre l’Allemagne et l’Autriche, les Pays-Bas, la Finlande et le Luxembourg sont les autres pays de la zone euro à bénéficier de la note triple A.
Pour le cas de la France, décembre a été le mois de tous les mauvais présages. L’agence de notation Standard & Poor’s avait évoqué un certain moment les quatre paramètres sur lesquels la note de Paris pouvait être rabaissée de deux crans. Il s’agissait notamment de l’impact de la crise dans la zone euro. "Dans la mesure où les problèmes de la zone euro entraînent une restriction du crédit, les perspectives de l’économie française pourraient être affectées", a annoncé l’agence dans un communiqué.
Le deuxième facteur était la baisse incertaine du déficit. "Les mesures budgétaires annoncées jusqu’à présent par le gouvernement sont, à notre avis, insuffisantes pour atteindre son objectif de déficit de 4,5% l’année prochaine si la croissance est inférieure au 1%", a estimé l’agence.
La faiblesse des banques constituerait la cause majeure dans la dégradation de la note de Paris, étant donné que ce secteur doit emprunter à des taux d’intérêts toujours plus élevés, souligne l’agence.
Et enfin, une intervention de la Banque Centrale Européenne aurait eu un impact assez conséquent sur notre triple A. "Si nous concluons que la politique de la BCE ne résoudra pas les problèmes que pourrait connaître la France, alors cela pèsera sur la note", devait lancer Standard & Poor’s.
Ainsi, plusieurs facteurs déterminants menacent toujours la note de Paris malgré l’avis encourageant de Fitch Ratings. Il faut dès lors attendre que les autres agences ne se prononcent sur les perspectives de l’économie française avant de se faire des illusions.