La France doit vivre une brève période de récession en cette fin d’année et au début de l’année qui vient, selon l’Insee qui prévoit des contractions de 0,2% et 0,1% du produit intérieur brut (PIB).
L’économie française va traverser une mauvaise passe au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012, selon l’Insee qui prédit une faible croissance de 0,1% seulement. Sur l’année 2011, le service statistique table sur une expansion de l’activité économique de 1,6% contre une prévision de 1,7% dans sa précédente note de conjoncture en octobre.
L’institut se montre également sceptique concernant la prévision du gouvernement qui vise 1% de croissance sur l’ensemble de l’année 2012, dans le cadre de son deuxième plan de rigueur présenté par le Premier ministre François Fillon le 7 novembre dernier.
« Il est clair que cela est difficile, au vu de notre scénario », déclare Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture de l’Insee. « Pour la France, les enquêtes de conjoncture montrent actuellement un fort ralentissement de l’activité », explique-t-elle au cours d’un point de presse, soulignant que le PIB de la France devrait connaître un recul de 0,2% au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, suivi d’une nouvelle contraction de 0,1% au premier trimestre 2012. Raison pour laquelle l’Insee parle d’une « brève récession » d’environ six mois avant une timide reprise de 0,1% attendue entre avril et juin 2012.
« Notre scénario prévoit beaucoup d’inertie », insiste Sandrine Duchêne. « Pourquoi cette inertie ? Parce que les moteurs de la reprise française pendant deux ans, l’investissement et l’emploi, calent », explique la responsable. « Et quand un tel phénomène se produit, redémarrer la machine économique prend beaucoup de temps », conclut-elle.
Interrogée sur les éventuels impacts des derniers développements de la crise de l’euro, la chef du département de la conjoncture de l’Insee estime que « Le début de la semaine a été assez moyen sur les marchés et il n’y a pas de dégonflement immédiat des tensions ».
Sur le marché de l’emploi, la situation devrait continuer de se dégrader avec un taux de chômage qui franchirait la barre des 10% en 2012, d’après l’Insee. Le chômage qui est actuellement de 9,3% en métropole devrait s’élever à 9,6% à mi-2012 et doit grimper à 10% sur la France entière, Outremer inclus. En revanche, le taux d’épargne des ménages qui était de 17,1% au deuxième trimestre 2011 - un record depuis 1983 - restera relativement élevé à 16,8% en moyenne sur l’année. Tandis que la consommation restera faible avec une petite hausse de +0,1% par trimestre d’ici mi-2012.
Pour la première fois depuis le premier trimestre 2010, l’investissement des entreprises non financières a baissé de -0,3% au troisième trimestre 2011 et devrait poursuivre sa dégringolade jusqu’à fin juin 2012. Cette tendance "signale sans doute une forme d’attentisme de la part des chefs d’entreprise apparu dès le début de la crise cet été", commente Sandrine Duchêne.
Selon Le Figaro, les nouvelles perspectives de l’Insee pourraient traduire une menace sur le triple AAA de la France, cette note attribuée par les agences de notations et permettant au pays d’emprunter sur les marchés au meilleur taux.