L’Union européenne s’est dite déterminée dimanche à "défendre" la zone euro via la mise en place de mécanismes de soutien aux pays en difficulté afin de stopper la contagion de la crise, sous la pression des Etats-Unis qui réclament des mesures "énergiques".
BRUXELLES (AFP) - L’Union européenne s’est dite déterminée dimanche à "défendre" la zone euro via la mise en place de mécanismes de soutien aux pays en difficulté afin de stopper la contagion de la crise, sous la pression des Etats-Unis qui réclament des mesures "énergiques".
Les ministres des Finances de l’ensemble des 27 pays de l’UE ont entamé dans l’après-midi une réunion à Bruxelles avec l’objectif impératif de trouver une solution susceptible de convaincre les marchés financiers à l’ouverture lundi matin, sous peine d’une nouvelle sanction immédiate.
"Nous devons réaliser des progrès aujourd’hui, nous ne pouvons nous permettre de décevoir les marchés", a prévenu à son arrivée le ministre suédois, Anders Borg.
De plus, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande, Angela Merkel, qui se sont entretenus à 18H00 dimanche par téléphone, ont "constaté leur accord complet sur les mesures qui seront annoncées" dimanche soir , a annoncé l’Elysée dans un communiqué.
Le président français a par ailleurs convoqué dimanche soir à l’Elysée une réunion interministérielle pour faire le point de la situation avant l’ouverture des marchés lundi.
La réunion a été toutefois perturbée par l’annonce de l’hospitalisation à Bruxelles peu après son arrivée d’un participant clé, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.
M. Schäuble, qui vient déjà de passer plusieurs semaines à l’hôpital, y a été reconduit après avoir vraisemblablement mal supporté un nouveau médicament, selon un communiqué de ses services. Son secrétaire d’Etat, Jörg Asmussen l’a remplacé et le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière était attendu dans la soirée pour conduire la délégation allemande.
La crise est en train de prendre une dimension internationale. Le président américain Barack Obama appelé dimanche la chancelière allemande Angela Merkel, pour la deuxième fois en trois jours, pour réclamer "des mesures énergiques pour redonner confiance aux marchés", a indiqué la Maison Blanche.
Les grands argentiers européens, convoqués en urgence à la suite du sommet vendredi soir de leurs dirigeants, examinent une proposition de la Commission européenne.
Celle-ci prévoit la mise sur pied d’un mécanisme "de stabilisation de la zone euro" passant notamment par la mise à disposition par la Commission européenne de prêts de 60 milliards d’euros.
Un tel dispositif existe déjà pour les pays de l’UE non membres de la zone euro, avec une enveloppe de 50 milliards d’euros. Elle serait donc étendue à 110 milliards d’euros, avec la garantie nécessaire des Etats, et ouverte ainsi à tous, selon une source diplomatique.
En échange, les pays de la zone euro qui en bénéficieraient devraient respecter de strictes conditions de gestion budgétaire.
Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a évoqué une idée complémentaire en discussion, à savoir que des emprunts de pays en difficulté sur les marchés puissent jouir de la garantie des partenaires de la zone euro.
"Il y a plusieurs mécanismes qui peuvent être mis en place mais tous doivent aller dans le même sens : un système de solidarité", a dit M. Reynders.
Il a évoqué les prêts de la Commission européenne, "des garanties venant des pays de la zone euro" et enfin un "rôle" joué par la Banque centrale européenne.
Plusieurs ministres ont aussi lancé un appel du pied à la BCE pour qu’elle apporte sa contribution au dispositif.
L’institut de Francfort pourrait lui aussi prêter de l’argent aux pays dans le besoin, sous forme d’achat de leurs obligations, selon des sources diplomatiques.
Pour mettre en place le Fonds de soutien aux pays de la zone euro, il est nécessaire d’obtenir l’approbation d’une majorité suffisante des ministres des Finances de l’ensemble de l’Union européenne, car il ferait appel à un outil communautaire, concernant donc les 27 pays.
La Grande-Bretagne, qui ne fait pas partie de la zone euro, a signifié qu’elle n’apporterait pas sa garantie à des prêts pour des pays utilisant la monnaie unique, même si elle ne bloquera pas le mécanisme sur le principe.
"Soyons très, très clairs : s’il y a une proposition afin de créer un fonds de stabilisation pour l’euro, cela doit être du ressort des pays de l’Eurogroupe", a prévenu son ministre des Finances, Alistair Darling.