Sebastien SALOM-GOMIS/SIPA
Pour le 11e mois consécutif, l’inflation en France se situe sur un plateau autour de 6%. L’Insee confirme ainsi sa première estimation au mois d’avril.
L’inflation en France ne montre aucun signe de ralentissement, maintenant à son niveau élevé pour le onzième mois consécutif, autour de 6%. L’Insee a confirmé l’estimation initiale de l’inflation pour le mois d’avril, qui s’établit à +5,9% sur un an, après +5,7% en mars. Cette situation est principalement due à l’augmentation des prix de l’énergie (+6,8% après +4,9%), des services (+3,2% après +2,9%) et du tabac (+9,4% après +7,8%), note l’Insee. Côté énergie, les prix des produits pétroliers ont connu un repli en avril, mais la diminution est « moins marquée que celle du mois précédent (-1,3 % après -7,4 %), du fait notamment d’un “effet de base” (ils avaient fortement baissé en avril 2022 avec l’entrée en vigueur de la remise à la pompe) », explique l’Insee cité par Le Figaro. En revanche, les prix de l’électricité grimpent (+11,2 % après +11,0 %), quand ceux du gaz ralentissent nettement (+22,9 % après +35,6 %), « du fait notamment d’un “effet de base” ».
L’Insee a constaté un ralentissement de l’inflation alimentaire. Les prix des produits manufacturés (+4,6% après +4,8%) et de l’alimentation (+15,0% après +15,9%) ont enregistré une décélération en avril. Plus spécifiquement, les prix des produits frais ont baissé de manière significative (+10,6% après +17,1%), en particulier ceux des légumes frais (+12,1% après +29,3%) et des fruits frais (+9,5% après +10,1%). Dans les détails, les prix du pain et des céréales ont continué d’augmenter (+15,8% après +15,4%), tout comme ceux du sucre, de la confiture, du miel, du chocolat et de la confiserie (+16,3% après +15,5%) et des boissons alcoolisées (+8,7% après +8,1%). En revanche, les prix de la viande (+14,9% après +15,5%), du lait, du fromage et des œufs (+21,5% après +21,7%) et des boissons non alcoolisées (+13,9% après +14,0%) ont montré une tendance inverse, avec une courbe légèrement décroissante.
Pour le mois de juin, l’Insee table sur un léger reflux de l’inflation (+5,4%). Toutefois, « le léger tassement de l’inflation d’ensemble prévu pour la mi-2023 ne présume pas de son évolution au cours de la seconde moitié de l’année », prévient l’institut de la statistique. Si l’inflation « commence déjà à décélérer, l’été prochain nous devrions voir l’inflation ralentir plus significativement », a de son côté déclaré le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, ce vendredi matin sur CNews. Le patron de Bercy a alors demandé à la grande distribution et aux industriels de faire un effort pour mieux lutter contre l’inflation alimentaire sur laquelle l’exécutif concentre l’essentiel de ses efforts.
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