Le rejet du projet de fusion entre Alstom et Siemens est une "erreur économique qui servira les intérêts de la Chine !", a fustigé le ministre des Finances Bruno Le Maire.
Invité dans l’émission Les 4 Vérités ce mercredi, le ministre des Finances a confirmé le rejet de la fusion entre Siemens et Alstom par l’exécutif européen. Bruno Le Maire regrette cette décision qu’il considère comme étant une erreur. "Les jeux sont faits, c’est une erreur économique qui servira les intérêts de la Chine !", a-t-il lâché sur les propos relayés par Ouest France. Le verdict de la commission est attendu d’ici le 18 février prochain. Des sources proches du dossier ont révélé que le projet pourrait être bloqué par la Commission européenne. En effet, cette dernière juge les propositions des deux groupes insuffisantes pour assurer le maintien d’une concurrence satisfaisante.
En janvier, Siemens et Alstom ont proposé des cessions d’actifs à la Commission européenne. Le président (LR) de la commission des Finances de l’Assemblée nationale Eric Woerth a toutefois souligné que l’Union européenne "a besoin d’entreprises de taille mondiale" pour éviter de "finir toute nue à force de naïveté". Il a ensuite insisté sur l’importance d’avoir des champions européens du ferroviaire face au géant chinois CRRC qui dominera un jour le monde dans le domaine du ferroviaire.
Bercy dénonce surtout cette opposition de Bruxelles à la fusion de Siemens et Alstom comme étant un cadeau fait à la Chine. D’après le ministre, le vaste pays asiatique profite de l’ouverture du marché européen alors que le sien est aujourd’hui extrêmement fermé. Cette décision "empêche Alstom et Siemens, les deux champions de la signalisation et du ferroviaire, de fusionner pour avoir le même poids que le grand champion industriel chinois", a regretté Bruno Le Maire sur le récit du Figaro.