A l’issue du Conseil de politique nucléaire, le Président de la République a annoncé mardi le rapprochement entre l’électricien public EDF et le groupe nucléaire Areva. L’Elysée a pris cette décision pour renforcer l’unité de la filière afin d’éviter de nouveaux revers à l’étranger et pour mettre fin aux conflits entre les deux groupes.
Le Conseil politique nucléaire convoqué par le Chef de l’Etat entendait remettre de l’ordre dans la filière, 7 mois après l’échec d’Abou Dhabi où la France a perdu au profit de la Corée du Sud un contrat de 15 milliards d’euros pour la construction de 4 réacteurs nucléaires. Nicolas Sarkozy s’est alors appuyé sur les recommandations de François Roussely, ancien PDG d’EDF. Dans ce nouveau schéma, un rôle central sera confié à EDF, concepteur, constructeur et exploitant des centrales. Ainsi, l’électricien public sera le chef de la filière nucléaire française. Anticipant une forte demande mondiale en énergie nucléaire dans les 20 ans à venir, le gouvernement entend décrocher une part significative du marché.
Un accord de partenariat stratégique sera tout d’abord conclu avec Areva, couvrant l’ensemble de leurs activités communes, c’est-à-dire la gamme de réacteurs, la fourniture d’uranium enrichi et le retraitement des combustibles usés. Pour l’exportation, Areva, qui fabrique les réacteurs, fournit le combustible et retraite les déchets, devra s’associer au groupe d’électricité "chaque fois que les besoins des clients le nécessiteront".
Par ailleurs, EDF pourrait prendre une participation à hauteur de 15 % au capital d’Areva. Elle interviendrait à l’occasion de l’augmentation et de l’ouverture du capital d’Areva, détenu à plus de 90 % par l’Etat. Cette prise de participation obligerait les deux groupes à s’entendre. Il y a quelques mois, des contrats de recyclages et d’enrichissement d’uranium ont été à l’origine du conflit entre eux. Le Premier Ministre François Fillon avait même dû intervenir pour régler le litige.