Le premier ministre François Fillon doit présenter ce mercredi 24 août un nouveau train de mesures économiques pour réduire le déficit budgétaire. Cette intervention est très attendue mais pour l’heure, de nombreuses propositions émanant notamment des ténors politiques alimentent le débat. De leur côté, seize grandes fortunes françaises se disent prêtes à faire un " effort de solidarité " en payant plus d’impôts.
Ce mardi, le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé a évoqué sur France Info "une piste" : il s’agit de toucher à la défiscalisation des heures supplémentaires, comme l’envisage le gouvernement. Après la suppression de l’ISF et du bouclier fiscal, le gouvernement prévoit en effet de s’en prendre à la très coûteuse défiscalisation des heures supplémentaires. Autres cibles, les grandes entreprises et les hauts revenus devraient également être visés. L’objectif premier est de rechercher "de 3 à 4 milliards d’euros d’économies cette année et 10 milliards d’euros en 2012 ", selon Les Echos qui rapporte les déclarations de François Fillon devant les syndicats.
Le gouvernement se donne le défi de ramener le déficit budgétaire sous la barre de 5,7% du PIB en 2011. Un défi qui requiert la mobilisation de tous, à commencer par " les plus riches ". Dans un appel publié mardi par l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur, seize fortunes de France exigent la mise en place d’une " contribution exceptionnelle qui toucherait les plus favorisés ".
La richissime héritière de L’Oréal, Liliane Bettencourt, le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, le patron de Total, Christophe de Margerie, ou encore le président d’Air France, Jean-Cyril Spinetta figurent parmi les signataires de l’appel dont on peut lire les extraits suivants :
"Au moment où le déficit des finances publiques et les perspectives d’aggravation de la dette de l’Etat menacent l’avenir de la France et de l’Europe, au moment où le gouvernement demande à tous un effort de solidarité, il nous semble nécessaire d’y contribuer (...) Nous sommes conscients d’avoir pleinement bénéficié d’un modèle français et d’un environnement européen auxquels nous sommes attachés et que nous souhaitons contribuer à préserver ".
Dans le même esprit, le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, propose un plan d’économie de 20 milliards d’euros "en taxant le capital et les très hauts revenus"."On peut très vite revenir dans un système vertueux sans toucher aux revenus des ménages, ni à l’activité économique, ni aux prestations sociales, mais en taxant le capital et les très hauts revenus", déclare-t-il dans une interview accordée au Parisien.
L’ancien ministre de l’Ecologie se dit "favorable à une nouvelle tranche d’imposition de 46% pour les hauts revenus", et "une taxe exceptionnelle de 4% pendant trois ans pour les très très hauts revenus". Il propose également "une taxe de 2% sur les bénéfices" pour les grandes entreprises cotées en bourse. D’après lui, ces 20 milliards d’euros "permettrait de réduire le déficit autour de 3% du PIB".
Pour commencer, Jean-Louis Borloo invite les tenants du pouvoir à "montrer l’exemple". Il propose que "symboliquement les membres du gouvernement et les parlementaires décident spontanément une baisse de 5% de leurs revenus". "Ce n’est pas cela qui va changer le déficit du pays, mais ça veut dire qu’on se mobilise et ça a valeur d’exemple", explique-t-il au Parisien.
Mercredi 24 août 2011, jour du conseil des ministres de rentrée, Nicolas Sarkozy présidera une réunion d’arbitrage sur le budget 2012. Une réunion à l’issue de laquelle le premier ministre François Fillon annoncera les mesures retenues par le gouvernement pour lutter contre le déficit budgétaire.