La presse française craint jeudi une contagion de la crise grecque à d’autres pays de l’Union européenne, également endettés quoiqu’à moindre échelle, et une possible implosion de l’union monétaire, au lendemain d’une manifestation meurtrière à Athènes, où trois personnes ont péri.
PARIS (AFP) - La presse française craint jeudi une contagion de la crise grecque à d’autres pays de l’Union européenne, également endettés quoiqu’à moindre échelle, et une possible implosion de l’union monétaire, au lendemain d’une manifestation meurtrière à Athènes, où trois personnes ont péri.
"Tous les ingrédients d’un chaos européen sont réunis", s’inquiète dans Libération Fabrice Rousselot, qui "ose à peine envisager une contagion de la crise au Portugal et à l’Espagne"
"Le risque est là, grandissant : un dangereux jeu de dominos pourrait s’installer dans la zone euro", renchérit Le Monde, qui réclame des "réformes de structure" dans l’UE et "un début d’intégration +fédérale+" afin d’"éviter la désintégration".
Même appel aux réformes dans Le Figaro, où Pierre Rousselin demande que "dès demain, les bases" soient "jetées pour un vrai gouvernement économique européen", car "si les marchés attaquent l’euro, c’est parce que l’Europe elle-même se montre incapable de s’organiser".
De son côté, L’Humanité, sous la plume de Maurice Ulrich, s’en prend aux "prédateurs" qui gagnent de l’argent sur la crise et appelle à "entrer en résistance" contre "l’Europe du capital".
Dans La Croix, Dominique Greiner parle d’un euro "devenu le talon d’Achille d’une Europe dont le projet politique n’est plus lisible".
Fustigeant "une Europe paralysée, adepte de la politique de l’autruche", comme Jean-Claude Kiefer (Les Dernières Nouvelles d’Alsace), ou encore son "incapacité à anticiper les problèmes" et "concevoir des objectifs autres que budgétaires" (Jean-Michel Helvig, La République des Pyrénées), les éditorialistes sont plusieurs à estimer que dans cette crise, "la monnaie unique est un boulet" (Patrick Fluckiger, L’Alsace).
Mais même "bancale", elle "n’est pas en elle-même la cause des débordements actuels" des marchés, rétorque Dominique Seux dans Les Echos, pour qui "la solution n’est pas moins d’euro mais plus d’euro".
Dans tous les cas, l’inquiétude est forte : "assistons-nous aux prémices de l’implosion de la zone euro ?", se demande Rémi Godeau (L’Est Républicain). Comme lui, Hervé Cannet (La Nouvelle République du Centre Ouest) juge que tout découle de "l’ampleur des dettes des pays membres".
Car "les déficits publics sont partout inquiétants (...) à Londres, à Berlin ou à Paris", et "le moment de vérité se rapproche à grande vitesse", prévient Laurent Marchand dans Ouest-France.
Bruno Dive explique dans Sud-Ouest que dans cette crise, sans l’euro et "vu l’état de nos finances, le franc aurait été soumis à de terribles attaques". La dette publique, toujours...
Optimiste, Jacques Béal (Le Courrier Picard) voit du "bon" dans "cette situation oppressante" - "elle met la pression sur la France pour qu’elle contrôle mieux ses déficits" - mais pense que "si les mesures d’austérité sont trop importantes, la pilule aura du mal à passer. Comme en Grèce".