Le budget présenté par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault hier ne cesse de susciter des réactions. Adhésion pour les socialistes et sans surprise, critiqué par l’opposition.
Le projet de loi de Finances 2013 a été présenté hier par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le gouvernement demande un effort de 20 milliards d’euros aux ménages et aux entreprises. L’Etat sera aussi mis à contribution à hauteur de 10 milliards d’euros d’économie afin de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013.
Lors de la présentation du budget, Jean-Marc Ayrault a répété que les efforts demandés seront "justes" et que "neuf Français sur dix seront épargnés par les hausses d’impôts". Harlem Désir, futur premier secrétaire du PS, déclare que "le Parti Socialiste salue un budget de combat, de justice et de préparation de l’avenir".
Mais l’opposition n’est pas de cet avis. Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP a indiqué que "les classes moyennes vont être concernées, les classes populaires vont être concernées, 100% des Français vont payer des impôts supplémentaires". Il a ajouté que "cette politique va casser ce qu’il nous reste de croissance, les objectifs de baisse du déficit ne seront pas atteints, et la croissance du chômage ne sera pas inversée".
Pessimisme partagé par Eric Woerth, ancien ministre du Budget, "c’est à contre courant de ce qu’il faudrait faire (...) Il faut plus de compétitivité à notre pays, il faut des réformes structurelles et pas uniquement des réformes cosmétiques".
Quant à Marine Le Pen, elle pense que ce budget "place La France sur le même chemin que la Grèce, le Portugal et l’Espagne, un chemin qui va droit dans le mur de l’euro".
Même son de cloche pour l’extrême gauche. Jean-Luc Mélenchon déclare dans un communiqué qu’en "matières de recettes, le budget 2013 est un budget inadapté pour riposter à la violence de la finance (...). En matière de dépenses, le budget sera un budget d’austérité (...) C’est un contre-sens économique qui va aggraver la récession".
Le Parti Communiste Français dénonce quant à lui un budget "très timide et très insuffisant aux besoins de la lutte contre la crise", selon Pierre Laurent, secrétaire national du parti.
Mais pour Europe Ecologie Les Verts, ce budget est "courageux en matière de justice fiscale, mais encore très en deçà des ambitions affichées par le gouvernement en matière de transition écologique".
Alors que le patronat se montre inquiet face à ce budget, les syndicats - CFDT et FSU - notamment, sont pour leur part satisfaits. Selon Laurence Parisot, présidente du Medef, ce budget "fait peser un risque sérieux sur l’investissement et l’emploi". Elle ajoute que "le Medef soutient l’objectif de réduction des déficits à 3% du PIB en 2013. (...) Cependant, l’équilibre dépenses-recettes de ce PLF 2013 ne participe pas d’une politique économique permettant d’allier désendettement et compétitivité".
Mais la CFDT juge que ce budget est "une étape importante vers plus de justice fiscale" et "marque une avancée vers un rééquilibrage en faveur de la fiscalité directe progressive". La FSU estime que même si "certaines mesures fiscales vont dans le bon sens", elles restent néanmoins insuffisantes.
Sources : France Info, Le Figaro, Le Monde.