Le Premier ministre britannique David Cameron, précédé d’une réputation d’eurosceptique, était reçu avec les honneurs militaires vendredi à Berlin par la chancelière Angela Merkel, chef de la première puissance économique d’une Europe dans la tourmente.
BERLIN (AFP) - Le Premier ministre britannique David Cameron, précédé d’une réputation d’eurosceptique, était reçu avec les honneurs militaires vendredi à Berlin par la chancelière Angela Merkel, chef de la première puissance économique d’une Europe dans la tourmente.
La cérémonie était prévue à 13H30 (11H30 GMT) à la chancellerie, avant un entretien entre les deux dirigeants. Une conférence de presse commune devait avoir lieu à 15H00 (13H00 GMT).
Il s’agit du deuxième déplacement à l’étranger, depuis son élection, de M. Cameron, qui avait réservé la veille la primauté de ses visites au président français Nicolas Sarkozy, pour un dîner au palais de l’Elysée.
Au menu des discussions dans les deux cas : l’avenir de l’Europe, dans la tourmente depuis plusieurs mois, ainsi que la régulation des marchés financiers, à laquelle Londres, soucieuse de préserver les intérêts de la City, est traditionnellement rétive.
A l’inverse, depuis plusieurs jours, la chancelière Angela Merkel, fragilisée par une défaite lors d’un scrutin régional, n’a de cesse d’appeler à une taxation sur les marchés financiers —dont la forme n’est pas encore définie, mais qui pourrait passer par une taxe sur les transactions, sorte de "taxe Tobin".
Une idée à laquelle les "tories" sont a priori défavorables mais sur laquelle M. Cameron n’a encore pas pris position publiquement depuis son élection. Mme Merkel a dit jeudi vouloir faire campagne sur ce sujet lors de la prochaine réunion du G20 prévue fin juin au Canada.
La Grande-Bretagne a en revanche déjà fait savoir qu’elle comptait défendre au maximum ses positions lors des discussions au Parlement européen sur le projet de régulation des fonds spéculatifs, conclu mardi à Bruxelles. 70% des fonds spéculatifs européens sont gérés depuis la City de Londres.
Le gouvernement britannique concentre plutôt son discours sur les banques, massivement aidées pendant la crise : le programme de coalition avec les libéraux-démocrates prévoit une taxe sur les banques, y compris à la seule échelle nationale.
Jeudi à Paris, David Cameron a d’ailleurs insisté sur la volonté de son pays de coopérer avec la France en vue d’"une réforme de notre système bancaire".
"Nous sommes également d’accord avec l’idée du président (américain) Barack Obama que les banques commerciales ne devraient pas être impliquées dans des activités à risques, (...) des activités de casino", a-t-il dit.
La chancelière allemande aura aussi sans doute à coeur d’évoquer l’avenir de la monnaie unique qu’elle a jugé en "danger", alors que la Grande-Bretagne a refusé de prendre part au fonds de secours de la zone euro.
"On est en dehors de la zone euro, on ne subit pas les mêmes pressions (...) nous avons raison de ne pas rejoindre cette zone" mais "c’est dans l’intérêt de la Grande-Bretagne que l’euro soit une monnaie forte", a déclaré M. Cameron jeudi soir.
Mme Merkel et le Premier ministre britannique devraient également évoquer des sujets de politique internationale, au premier rang desquels l’engagement militaire en Afghanistan et les sanctions contre l’Iran.
