Dégager les débris laissés par la mer, déblayer la plage, remonter structures et mobilier : les Cannois s’activaient mercredi pour remettre en état les installations destinées à accueillir le Festival du film, après le passage dévastateur de vagues géantes mardi.
CANNES (AFP) - Dégager les débris laissés par la mer, déblayer la plage, remonter structures et mobilier : les Cannois s’activaient mercredi pour remettre en état les installations destinées à accueillir le Festival du film, après le passage dévastateur de vagues géantes mardi.
"Tout ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Tout sera en place pour le Festival", qui doit s’ouvrir le 12 mai, a assuré à la mairie David Lisnard, adjoint du maire UMP Bernard Brochand, visiblement fatigué après avoir passé la nuit sur le terrain, mais "serein" en l’absence de victime humaine.
Le coup de mer qui a balayé le littoral azuréen mardi a causé des dégâts d’une ampleur variable dans la vingtaine de restaurants installés sur la plage de la Croisette.
Sur la plage de l’hôtel Martinez, qui accueille depuis quatre ans les studios en plein air de la chaîne Canal+, "on a eu beaucoup de chance", car la structure qui accueille le plateau de télévision "a tenu", affirme Florence Dupont, directrice de la plage.
Les dégâts se chiffrent néanmoins, selon elle, à quelque 200.000 euros : "Toute l’installation électrique est à refaire, le caillebotis du ponton est défoncé, les transats ont été emportés par la mer, les vitres ont été brisées", décrit-elle. Canal+, qui dispose de ses propres groupes électrogènes, ne devrait cependant pas se trouver à court de courant.
Les débris, entassés sur le trottoir qui longe la plage, attendent d’être dégagés par les services municipaux.
La plage voisine, celle du Miramar, a davantage souffert : le chapiteau monté au raz de l’eau est à terre, et son plancher, qui n’avait pas encore été fixé, a été emporté par les flots.
A l’Annex, les baies vitrées ont elles aussi été mises en miettes, et 30 centimètres de sable se sont répandus dans le restaurant. Le gérant, Michel Oundjian, est éprouvé : "Mon père a failli être emmené par les vagues. On avait préparé la plage pour l’été. Tout était prêt. C’est rude", dit-il, en soignant une main légèrement blessée par les éclats de verre.
Les dégâts s’élèvent selon lui à 45.000 euros, mais il promet de rouvrir dès "demain ou après-demain" (jeudi ou vendredi).
Laurent Descoutes, directeur de la Beach 45, a vu son ponton se briser en morceaux et "1,2 mètre d’eau envahir (son) restaurant". "Mais "ce n’est pas grave, c’est la mer", dit-il dans un sourire.
Les coups de mer ne sont en effet pas rares dans la baie, même si l’ampleur et la soudaineté de celui qui a frappé la côte mardi a surpris, surtout pour un mois de mai.
Au total, la mairie de Cannes, qui a demandé le classement de la ville en zone de catastrophe naturelle afin d’accélérer le processus d’indemnisation des victimes, a chiffré le coût des dégâts à "plusieurs millions d’euros".
Le quai Laubeuf et son parking, à l’est du Vieux-Port, ont particulièrement souffert, après s’être retrouvés sous un mètre d’eau.
Vingt-deux voitures, ballottées par les vagues, ont été très endommagées. La voie d’accès à la station d’atterrissage des hélicoptères s’est effondrée et une partie du parapet de la digue a été brisé par les flots.
Le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, s’est dit confiant, au micro de RTL, dans une remise en état rapide de la Croisette. "Il est vrai qu’il est un petit peu difficile d’imaginer, à certains endroits (...) que tout puisse rentrer dans l’ordre dans une semaine. Mais je crois que ça sera le cas grâce à tous les Cannois".