Les dirigeants des deux entreprises ont annoncé, hier, une perte abyssale de 4,8 milliards d’euros en 2014. Le chiffre d’affaires a reculé de 8%.
Les patrons d’EDF et d’Areva ont aussi dévoilé les premiers éléments d’une feuille de route industrielle et financière, relate Le Monde aujourd’hui. A la clé, un milliard d’euros d’économies à l’horizon 2017 et des cessions d’actifs qui pourraient aller jusqu’à un milliard d’euros.
La vente de la filiale Canberra, spécialisée dans les instruments de mesures, serait déjà dans la poche. Areva traverse la plus grande crise depuis sa création en 2001. Crise causée par la dépression du marché nucléaire après Fukushima, mais aussi à de graves erreurs stratégiques.
Le président du conseil d’administration, Philippe Varin, et le directeur général, Philippe Knoche, nommés en janvier 2015, ont assaini les comptes. "Le groupe possède des savoir-faire reconnus dans le monde entier", estime Philippe Varin, mais "il doit désormais suivre le cap du redressement en réalisant des efforts très importants".
Les mesures annoncées hier ne sont qu’un début. La feuille de route financière sera élaborée dans les prochains mois et dévoilée fin juillet, à l’occasion de la présentation des résultats du premier semestre 2015. Les deux dirigeants ont cependant décidé un "recentrage" de l’entreprise sur son cœur de métier : Areva ne se lancera plus dans des aventures solitaires qui ont fait d’elle un "architecte-ensemblier" incapable de livrer à son client une centrale dans les délais et les coûts prévus.
Reste qu’EDF a des moyens limités, comme le rappelait son PDG, Jean-Bernard Lévy, lors de la présentation des résultats 2014. Et qu’un tel meccano industriel aurait aussi de quoi effrayer les grands électriciens, clients d’Areva et souvent des concurrents d’EDF.
Hier, toujours, François Hollande a annoncé à Madrid avoir demandé aux deux hommes de travailler à un "rapprochement" des deux groupes. "J’ai demandé aux dirigeants des deux entreprises de présenter un rapprochement qui pourrait être confirmé dans quelques mois", a dit le président de la République.