Le prix Nobel d’économie affirme qu’Emmanuel Macron, Manuel Valls et François Hollande ont sollicité des rendez-vous avec lui…
Selon Francetv, Jean Tirole, prix Nobel d’économie 2014, ne refuserait pas une sollicitation d’aide de la part du gouvernement, en difficulté sur le plan de l’économie. Il a énumérer en six points les conseils qu’il recommande à François Hollande.
1-Réformer, réformer, réformer
Jean Tirole affirme que "La France a beaucoup d’atouts, beaucoup de capital humain, beaucoup de très bons chercheurs, beaucoup de bonnes entreprises, martèle-t-il sur France 2. Mais elle a aussi des handicaps sur le marché du travail." Selon le tout fraîchement titré Noble d’économie, le gouvernement n’a pas le choix : il faut "faire des réformes", sans pour autant "casser le modèle social".
"Sans réformes, nous allons droit dans le mur et nous vivrons ce que l’Europe du Sud a vécu, prédit-il dans Le Figaro. Pourquoi attendre ? Plus nous attendrons, plus les réformes se feront dans l’urgence et seront coûteuses pour nos concitoyens."
2- Créer un contrat de travail unique
Il a déjà fait la proposition en 2003, avec Olivier Blanchard, actuellement chef économiste du Fonds monétaire international (FMI). Pour l’économiste, le marché du travail actuel est à réformer : "D’un côté les stages, les CDD, les emplois aidées et le chômage. De l’autre, les CDI auxquels une grande partie de la population n’a pas accès."
Il a dénoncé sur i-Télé, "une protection excessive du CDI qui se traduit par une précarisation de tous les autres". Tandis qu’en CDD, les entreprises n’ont ‘‘pas d’incitation à former" leurs employés. "En France, on protège l’emploi plus que les salariés’’, se désole-t-il. Pour mettre fin à ce ‘’mauvais système’’, Jean Tirole préconise un ‘’contrat de travail unique".
3-Taxer les licenciements
Il préconise également de mettre fin aux cotisations patronales, qu’il faut suppléer par une "taxe sur les licenciements". "C’est l’idée du bonus-malus qu’on applique, par ailleurs, dans le domaine de l’environnement", explique-t-il sur i-Télé. "C’est quelque chose de tout à fait moral et efficace d’un point de vue économique.", indique-t-il.
Lui de préciser qu’"Il ne s’agit pas de rajouter une taxe, mais de rééquilibrer" expliquant qu’"Aujourd’hui, l’entreprise qui licencie va payer des indemnités de licenciement aux salariés, mais ne va pas payer le coût pour les assurances sociales du licenciement."
4- Mettre en place plus de concurrence
Jean Tirole semble être séduit par la réforme des professions réglementées, engagée par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron. Il encourage la concurrence en France, tout en même temps que l’Etat veille. "Une économie de marché doit avoir Etat fort, pas un Etat faible, estime-t-il sur i-Télé. Pas un Etat omniprésent, mais un Etat qui sait résister aux lobbies."
"L’idée de mettre plus de concurrence en France est une très bonne chose, insiste-t-il dans Le Figaro. Je prendrai un exemple : les taxis." Jean Tirole les juge "trop chers et pas faciles à trouver".
5-Supprimer les doublons administratifs
Selon Francetv, le prix Nobel d’économie serait subjugué par la réforme territoriale, qui prévoit de diminuer le nombre de régions et de faire disparaître des départements. Jean Tirole juge dans Le Figaro qu’il faut "éviter les doublons" pour parvenir à "un Etat moins dépensier" : "Tout le monde sait qu’il y a trop de communes ou qu’on n’a pas besoin des départements."
6-Former une "union nationale" sur de grandes thématiques
Jean Tirole se dit "préoccupé", dans Le Figaro, "par les tensions actuelles entre les partis politiques français, et entre les syndicats et le patronat. Quand une économie va mal, il est indispensable que, sur des grandes thématiques comme les retraites, le chômage ou le réchauffement climatique, le pays forme une union nationale."
Sur i-Télé, il critique tout particulièrement les syndicats. "Ils représentent plutôt les CDI et les fonctionnaires, déplore-t-il. Ils ne sont pas contrôlés par les chômeurs, les CDD... ceux qui souffrent actuellement."