Quatorze islamistes présumés ont été interpellés mardi en région parisienne et dans le Cantal sur commission rogatoire de juges parisiens qui enquêtent sur un projet d’évasion d’un des auteurs des attentats de 1995 en France, Smain Aït Ali Belkacem.
PARIS (AFP) - Quatorze islamistes présumés ont été interpellés mardi en région parisienne et dans le Cantal sur commission rogatoire de juges parisiens qui enquêtent sur un projet d’évasion d’un des auteurs des attentats de 1995 en France.
Sans aucun lien avec cette affaire, 12 autres islamistes présumés ont été arrêtés le week-end dernier et lundi.
Ces quatorze personnes, dont les âges et nationalités n’ont pas été précisés, ont été arrêtées mardi matin par les policiers de la Sous-direction antiterroriste (Sdat). Elles ont été placées en garde à vue, susceptible de durer quatre jours en matière de terrorisme.
Ces arrestations ont été effectuées sur commission rogatoire des juges d’instruction antiterroristes Thierry Fragnoli et Edmond Brunaud, selon une source judiciaire.
Les enquêteurs soupçonnent ces personnes d’avoir planifié l’évasion d’un des artificiers de la vague d’attentats de 1995 en France, l’Algérien Smain Aït Ali Belkacem. Aucune précision n’a été fournie sur les éléments (écoutes, filatures...) qui ont amené les enquêteurs à soupçonner ces quatorze islamistes présumés.
Smain Aït Ali Belkacem, ancien membre des Groupes islamiques armés (GIA), a été reconnu coupable d’avoir posé la bombe qui a explosé à la station RER Musée d’Orsay à Paris le 17 octobre 1995 (30 blessés) et a été condamné, comme un autre Algérien, Boualem Bensaïd, à la prison à vie en 2002.
Cette peine avait été confirmée en appel en 2003. Jusqu’en 2007 au moins, il était incarcéré à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne).
Lors de son interpellation à l’automne 1995 dans le nord de la France, les policiers avaient découvert plusieurs kilos de poudre granuleuse, des pistolets et cartouches et une bonbonne de gaz sciée, des écrous et des réveils trafiqués. Belkacem avait également été confondu par son coupon de Carte orange.
L’analyse de la bande magnétique du ticket retrouvé dans ses poches a établi que celui-ci avait été utilisé pour la dernière fois sur la ligne C du RER le jour de l’attentat et que son utilisateur avait quitté la rame à la station Javel quelques minutes avant l’explosion de la bombe, quatre stations plus loin.
Au cours de sa garde à vue et devant le juge d’instruction, M. Belkacem était également passé aux aveux sur sa responsabilité dans cet attentat, détaillant son parcours depuis la station Saint-Quentin-en-Yvelines, où il a activé l’engin explosif, jusqu’à sa descente du train.
Un autre coup de filet a également visé des islamistes présumés le week-end dernier et lundi en région parisienne.
Douze personnes, dont certaines sont d’origine tunisienne, ont été interpellées et placées en garde à vue, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) sur commission rogatoire des juges Yves Jannier et Edmond Brunaud.
Les enquêteurs les soupçonnent d’avoir participé à l’envoi de combattants au Pakistan et en Afghanistan, où des talibans se battent contre les troupes internationales.
