Octroi de mer, sécurité, politique : ce qu’il faut retenir de l’interview de David Lisnard, président de l’association des maires de France

 Il était invité au JT du 19h de ce 30 avril. 

Une vue d’ensemble d’abord après cette rencontre entre maires, un rapport d’étonnement est-ce qu’il y a un point qui vous marque particulièrement chez nous au-delà des traditionnels discours sur notre vivre-ensemble, les outremers qui sont une chance pour notre pays etc ?

"J’ai eu une bonne approche de La Réunion avec le travail préparatoire de Serge Hoareau. J’ai conscience des difficultés locales ; logement pouvoir d’achat ... et parallèlement j’espère aspirer la confiance. "

La grande interrogation des maires ici, des présidents de collectivité c’est l’avenir de l’Octroi de mer, vous avez eu vent sans doute du rapport de la Cour des comptes qui parle d’une taxe à bout de souffle. Il y a une levée de boucliers de tous les élus, toutes tendances confondues, touche pas à "ma manne" c’est ce qu’on comprend, votre point de vue ? 

"Ce n’est pas "la manne" des élus. Pour faire fonctionner les services de proximité, il faut bien des ressources. Il y a un problème de pouvoir d’achat et de ressource. Beaucoup de gens sont convaincus que la problématique vient de l’octroi de mer. S’il n’y a plus l’Octroi de mer, par quoi c’est remplacé ? On ne va pas supprimer les écoles, etc... ? Il y a une dynamique de l’octroi de mer. " 

Cette taxe couvre la moitié des dépenses de personnel dans les communes…Trop de dépenses de fonctionnement, pas assez d’investissement…La cour parle d’une forme d’accoutumance, un risque de désincitation à la recherche d’économies de fonctionnement ou la maîtrise des dépenses publiques… Chez vous aussi il y a beaucoup d’employés communaux, une masse salariale importante qui a un intérêt politique mais, qui coûte beaucoup à la collectivité ? 

"La seule chose qui compte c’est la performance. On a baissé la masse salariale, sans toucher aux impôts. On ne peut pas comparer avec les ratios de l’Hexagone les insularités ultramarines. Ce n’est pas forcément un signe de mauvaise gestion. C’est aux habitants de juger. "

A Cannes comme ailleurs, des faits de violences urbaines, plusieurs communes de La Réunion y ont été confrontées ces dernières semaines… Vous avez mis de la vidéo protection, des agents de police municipale beaucoup mais les chiffres ne sont pas bons. Est-ce qu’il y a un sentiment de solitude du maire face à ces violences ? 

"Sur la question de la sécurité, c’est une fonction régalienne. Les communes ont un rôle important, il y a des carences notamment dans les zones urbaines. Ça ne doit pas masquer les difficultés ; les agressions sur la voie publique ont augmenté de plus de 60 % . On est dans une chaîne défaillante de l’exécution publique. On essaye d’apporter des solutions."