Le film de fiction intitulé "Blonde" de Netflix a suscité les critiques des défenseurs du droit à l’avortement aux Etats-Unis.
Le journal HuffPost relate que Marilyn Monroe a subi deux avortements illégaux imposés et traumatisants.
Les scènes sont présentées à l’aide d’images de synthèse photoréalistes montrant les fœtus en train de lui parler. L’un d’entre eux lui demande notamment : "Tu ne me feras pas de mal cette fois-ci, n’est-ce pas ?". Le planning familial américain considère ces expressions comme un message anti-avortement.
Caren Spruch, directrice nationale de l’engagement dans les arts et le divertissement et de la fédération américaine du planning familial, a parlé de ce sujet sur The Hollywood Reporter.
"Alors que l’avortement est un soin de santé sûr et essentiel, les fanatiques anti-avortement ont longtemps contribué à la stigmatisation de l’avortement en utilisant des descriptions médicalement inexactes des fœtus et de la grossesse", a-t-elle dénoncé. Selon ses dires, ce nouveau film renforce leur message avec un fœtus parlant en images de synthèse, représenté comme un bébé complètement formé.
Cette responsable a tenu à préciser que le planning familial respecte la licence et la liberté artistiques, mais les fausses images ne servent, d’après elle, qu’à renforcer la désinformation et à perpétuer la stigmatisation autour des soins de santé sexuelle et reproductive. Les médias devraient représenter chaque issue de grossesse avec sensibilité, authenticité et exactitude. "C’est une honte que les créateurs de ‘Blonde’ aient choisi de contribuer à la propagande anti-avortement et de stigmatiser plutôt les décisions de santé des gens", a-t-elle fustigé.
En réplique, le réalisateur du film Andrew Dominik a souligné qu’il ne voyait pas cette séquence comme anti-avortement et qu’il s’agissait simplement d’une question de contexte.
"Les gens sont évidemment préoccupés par les pertes de libertés", a-t-il soutenu, mais tout le monde s’en serait foutu, selon lui s’il avait fait le film en 2008, et probablement personne ne s’en soucierait dans quatre ans. "Et le film n’aura pas changé. C’est juste dans l’air du temps", a-t-il conclu.
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