Dans la foulée de l’affaire Weinstein, le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, affiche sa volonté de renforcer la lutte contre le harcèlement sexuel au sein de l’institution.
Le président de l’Assemblée nationale a tenu à rappeler, dans un entretien au Parisien, que les élus étaient "des justiciables comme les autres".
Mercredi 25 octobre, des affichettes reproduisant deux articles du Code pénal ont été accrochées dans les ascenseurs de l’Assemblée. Ils concernent le harcèlement sexuel et moral. Ce rappel intervient alors que plusieurs signalements sont en cours à l’Assemblée. Depuis plusieurs semaines, les témoignages d’assistantes parlementaires affluent. Une ancienne collaboratrice parle même d’une liste noire des hommes avec qui il ne faut pas se retrouver seule ou prendre l’ascenseur ; sans rappeler les accusations à l’encontre de Jean Lassalle.
"Si jamais un député voulait utiliser son immunité parlementaire pour refuser de répondre à la justice ou faire obstacle au bon fonctionnement la justice, je plaiderais pour que l’immunité parlementaire soit levée", a déclaré François De Rugy devant des journalistes, réitérant des propos qu’il avait tenus le jour même dans un entretien au Parisien. Une précision importante, sachant qu’un député ne peut faire l’objet d’une arrestation ou de toute autre mesure privative ou restrictive de liberté sans l’autorisation du bureau de l’Assemblée, sauf en cas de crime ou flagrant délit.
Dans son entretien au Parisien, François de Rugy rappelle également qu’à l’Assemblée, depuis 2013, un "référent" est à la disposition des collaborateurs qui veulent signaler des cas de harcèlement. Et depuis juillet, "une information spécifique est remise lors de la signature des contrats". Affirmant ne jamais avoir été témoin d’actes répréhensibles, François de Rugy juge qu’il faut "faire évoluer le droit pour le rendre plus efficace" et salue le travail en la matière de la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa.
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