Le Programme Alimentaire Mondial et l’Ambassade de France tirent la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire dans la partie sud de Madagascar où la famine touche plusieurs communes.
Depuis 1930, dans le Grand sud de Madagascar, les périodes de famine, communément appelés "kere", sont toujours apparues après deux années consécutives de sècheresse. Cette année ne déroge pas à cette règle. En effet, la pluie s’est faite rare en 2009 et en 2010. Si la pluviométrie moyenne de la région est de 530 mm, elle était de 294 en 2009 et 325 cette année. Ainsi, la partie sud de l’"Ile rouge" vit actuellement l’une de ses plus importantes périodes de grande disette. Selon les témoignages recueillis sur place, la situation n’a jamais été aussi catastrophique depuis cinq ans.
Le nombre de communes touchées par le "kere" est ainsi passé de 47 en 2009 à 57 en 2010. C’est dans ce contexte que le Programme alimentaire mondial, par l’intermédiaire de sa représentante Krystyna Bednarska, ainsi que l’Ambassadeur de France SEM Jean Marc Châtaigner ont lancé un appel de détresse hier pour la population du Grand sud. Le diplomate français, qui s’est rendu personnellement dans la région, qualifie la situation dans le Grand sud de "catastrophe silencieuse". C’est ainsi que l’aide alimentaire de la France en faveur de Madagascar est montée à 1.6 millions d’euro, si elle était de 1.35 millions par an depuis 2005.
Cette situation préoccupe énormément le PAM actuellement. "La situation dans le Sud est très préoccupante. Même avec toutes les contributions actuelles, les besoins sont au-delà de notre capacité", indique Krystyna Bednarska. Selon elle, 200 000 personnes nécessitent un besoin immédiat d’assistance alimentaire exceptionnelle actuellement.
Le 1er décembre dernier, 2 150 tonnes de denrées alimentaires en provenance des Etats-Unis ont été débarquées au port de Toliara. "L’aide alimentaire du peuple américain arrive à temps et trouve sa raison d’être dans les circonstances actuelles" a indiqué Rudolph Thomas, directeur général de l’US Aid. Géré par le PAM, le don a été immédiatement acheminé vers les communes les plus touchées et sera distribué dans le cadre des activités de "Vivres contre travail".