La photo de Mesut Hancer, pétrifié, insensible au froid et à la pluie ne lâchant pas la main de sa fille décédée, a fait la une de nombreux journaux dans le monde.
Plus de 44 000 morts sont enregistrés en Turquie et en Syrie trois semaines après le séisme dévastateur frappant ces deux pays. Irmak, la fille de Mesut Hancer fait partie de ces milliers de victimes. Pour rappel, la photo de ce père de famille, pétrifié, insensible au froid et à la pluie ne lâchant pas la main de sa fille morte a ému le monde entier. Cette image, devenue le symbole d’un désastre, a suscité un élan de solidarité envers cet homme brisé.
Adem Altan, le photographe de l’Agence France Presse, qui a réalisé le cliché, a retrouvé Mesut Hancer. Ce père de quatre enfants, dont Irmak, a récemment quitté sa ville de Kahramanmaras, dans le sud-est de la Turquie, pour s’installer à Ankara. En effet, un homme d’affaires de la capitale leur a offert un logement et proposé de recruter le père éploré comme employé administratif dans sa chaîne de télévision privée.
Le père de famille est revenu sur ce drame du 6 février causant la mort de sa fille. Il a travaillé dans sa boulangerie au moment du séisme. Il a immédiatement appelé sa famille et a appris que leur maison ne s’est pas effondrée. Sa femme et ses trois enfants adultes étaient sains et saufs. Cependant, ils n’ont pas pu joindre Irmak, la plus jeune enfant de 15 ans, relate Le Parisien. Cette dernière est restée dormir chez sa grand-mère pour passer du temps avec ses cousines.
Mesut Hancer s’est précipité vers la maison de sa mère avant de trouver l’immeuble de huit étages réduit en une montagne de gravats. Il a retrouvé le corps sans vie de sa fille au milieu des ruines. Il a tenté de sortir la dépouille en déblayant les blocs de béton à mains nues en vain. Ainsi, il est resté immobile, rongé par un infini chagrin, assis à côté à sa fille morte. "J’ai tenu sa main, j’ai caressé ses cheveux, j’ai embrassé ses joues", a-t-il raconté.
Il a remarqué que le photographe a pris des images et lui a murmuré, la voix cassée : "prends des photos de mon enfant". "J’ai aussi perdu ma mère, mes frères, mes neveux dans le séisme. Mais enterrer son enfant n’a rien de comparable", a-t-il confié. Malgré cette douleur indescriptible, Mesut Hancer tente de se reconstruire et de recommencer une nouvelle vie.
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