Du côté de Saint-Pierre, une cité insalubre devrait bientôt être détruite, trente ans après sa livraison. La cité Grand Bois a subi les aléas du temps et de la météo. Le bailleur social, la Semader, reconnaît un mauvais choix de matériaux lors de sa construction. Sur les soixante-neuf locataires, deux sont toujours à l’intérieur et attendent encore d’être relogés.
La cité Grand Bois, à Saint-Pierre, est en ruine. Trente ans après sa livraison, ce logement de la Semader est déjà promis à la démolition. Sur place, deux des soixante-neuf logements sont encore occupés par des locataires. Ces derniers doivent vivre avec l’insalubrité.
Grâce à un accord interbailleur, certains locataires ont eu la chance d’être relogés à proximité de leur ancien appartement. Marie-Pierre regrette une situation qui, selon elle, aurait pu être évitée : "À chaque fois qu’il y avait un problème, on les appelait, "oui, oui, on vient", alors qu’ils ne venaient pas. À force, ça pourrit tranquillement".
De son côté, le bailleur social reconnaît qu’un mauvais choix de matériaux a été fait lors de la construction de la résidence. "C’est une opération qui a connu un vieillissement très rapide, plus rapide qu’à l’habitude, et donc ça fait déjà plusieurs années qu’on a envisagé un projet de réhabilitation, mais l’ampleur des travaux de réhabilitation rendait la chose impossible", indique Sébastien Cuerq, le directeur du patrimoine de la Semader.
L’administrateur de la Confédération nationale du Logement, Érick Fontaine, déplore un véritable "gâchis". "On est sur une phase qu’on ne souhaite plus voir à La Réunion où l’on vient expérimenter des choses qui ne tiennent absolument pas et surtout qui coûtent très chères. C’est quand même pas moins de 15 millions d’euros injectés sur la création de logements qui sont perdus parce que les constructions ont été mal conçues à l’époque", déplore l’homme.
La démolition de la cité Grand Bois est prévue pour le deuxième semestre de 2023. En lieu et place, une résidence autonomie pour les personnes âgées, ainsi qu’une crèche, des logements individuels et une école devraient voir le jour dans le cadre du développement de la ZAC Cap Austral.