L’ancien chef de l’Etat s’est exprimé sur la colère des "gilets jaunes" critiquant la gestion du conflit par Emmanuel Macron.
Invité lundi 26 novembre sur France Inter, François Hollande est d’abord revenu sur la hausse des taxes sur le carburant. "Il y aura 30 centimes d’augmentation du gazole sur le quinquennat et 16 centimes sur l’essence", a-t-il rappelé. Si la décision d’Emmanuel Macron "d’amplifier" la taxe carbone mise en place sous le précédent quinquennat "pouvait se justifier au regard des enjeux (climatiques)", "il faut qu’il y ait une compensation", a-t-il expliqué. Il estime que ce surplus de taxes doit être redistribué aux Français sous la forme de "chèques énergie" et pas "pour 300 000 ou 500 000 personnes mais pour 10 ou 12 millions de foyers".
Interrogé sur le mouvement des "gilets jaunes", François Hollande a estimé que cette mobilisation traduit "une aspiration populaire à être regardé, à être entendu, à être compris". "Il y a, dans une partie du peuple français, une aspiration à être compris, qu’on sache exactement ce qu’est la vie de ces femmes et de ces hommes", a-t-il ajouté. L’ancien chef de la République appelle ainsi le gouvernement actuel à "faire preuve de beaucoup d’écoute". Tout est dans l’écoute et le dialogue pour qu’"une politique climatique" ait du "succès", a-t-il affirmé.
Enfin, pour François Hollande, Emmanuel Macron "paye sa première erreur", en l’occurrence la réforme de l’ISF. "Ce qui marquera le début de ce quinquennat c’est la suppression de l’impôt sur la fortune", a-t- il déclaré. Une "formule", précise-t-il, car l’impôt a été limité mais pas supprimé. Une erreur qu’il va traîner "tout au long de son mandat", affirme François Hollande. Interrogé sur la première erreur de son propre quinquennat, il a jugé que c’était d’avoir "à un moment été trop lourd sur le redressement des finances publiques", avant de baisser les impôts dans les années suivantes. Quand "une mesure n’est pas comprise ou injuste, et bien il faut l’enlever", a-t-il également conseillé.