« Le mandat d’arrêt contre les deux animateurs (de la radio Free FM) doit être exécuté parce que c’est la décision de la justice », s’impatiente la ministre de la Justice Christine Razanamahasoa.
La radio locale Free FM a cessé d’émettre depuis la
mutinerie qui a secoué fin juillet une base militaire à Antananarivo. Cette station réputée proche de l’opposition a été fermée pour avoir diffusé sur ses ondes la déclaration des militaires mutins qui annonçaient la prise du pouvoir.
Visés par un mandat d’arrêt, les deux journalistes vedettes de cette radio - Lalatiana Rakotondrazafy et Fidèle Razara Pierre - sont traqués par les forces de l’ordre depuis presque trois mois.
« Le mandat d’arrêt contre les deux animateurs de l’émission ‘Anao ny fitenenana’ ‘A toi la parole’ doit être exécuté parce que c’est la décision de la justice », s’impatiente la ministre de la Justice Christine Razanamahasoa.
Cependant, les principaux concernés restent insaisissables. Ils se seraient réfugiés dans les locaux d’une ambassade étrangère, ce qui rend impossible l’exécution du mandat d’arrêt décerné à leur encontre, selon Midi Madagasikara.
« Nous sommes désormais en lieu sûr. Nous sommes sous la protection d’une ambassade étrangère », « comme c’était le cas de Andry Rajoelina en 2009 », indique Lalatiana Rakotondrazafy, qui fait l’objet d’une accusation pour « complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat ». Dans un appel téléphonique passé depuis son refuge, l’animatrice radio a dénoncé ce qu’elle considère comme un « harcèlement contre des journalistes ».
« C’est un prétexte pour nous faire taire puisqu’il est clair que Lalatiana et Fidèle dérangent le régime en place », insiste la journaliste, soulignant qu’ils n’ont fait que leur travail, c’est-à-dire « rapporter un simple communiqué ».
Les deux animateurs de Free FM indiquent également que leurs domiciles ont été perquisitionnés par les forces de l’ordre au lendemain même de la mutinerie militaire, et certains membres de leur entourage ont été auditionnés à la brigade criminelle.
« Actuellement, on ne peut plus rien faire », déplore Lalatiana Rakotondrazafy, qui pointe du doigt « l’acharnement contre des journalistes à un moment où le pays est en quête d’apaisement tel que le prévoit la Feuille de route » de sortie de crise.
Par ailleurs, Lalatiana Rakotondrazafy a accusé le président de la Transition Andry Rajoelina d’avoir « soutenu financièrement et matériellement les mutins du camp Capsat en 2009 », une mutinerie à l’origine du renversement de l’ancien président Marc Ravalomanana.
« Silence radio pour Free FM mais pas pour Lalatiana », commente Midi Madagasikara.
Source : Midi Madagasikara