De violents affrontements ont eu lieu à Karachi, au sud du Pakistan, dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 août, faisant au moins 45 morts et 80 blessés. Tandis que dans le nord-ouest du pays, les inondations continuent de semer le désastre. Selon les autorités pakistanaises, la catastrophe a atteint mardi le cœur du pays, dévastant sur son passage des dizaines de villages.
Des heurts entre des groupes armés ont éclaté lundi soir à Karachi à la suite de l’assassinat du député Raza Haider du mouvement Muttahida Qaumi (MQM), allié du Parti du peuple pakistanais (PPP) au sein de la coalition qui dirige la province du Sind. Ce haut responsable politique a été abattu lundi par deux hommes circulant à bord d’une moto. Cet attentat a déclenché un vent de panique dans la ville. Karachi qui compte environ 16 millions d’habitants s’est retrouvée à feu et à sang à cause des incendies criminels et des échanges de tirs entre des hommes armés.
Au nord et au centre du pays, les inondations - les pires depuis 1929 – continuent de faire des ravages. Selon l’ONU, on dénombre à ce jour plus de 1 500 morts et 3,2 millions de sinistrés. Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), quelque 1,4 million d’enfants sont affectés par les intempéries et environ 130 000 habitations ont été détruites ou endommagées.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime à près d’un million le nombre de personnes sans abri ou temporairement déplacées.
La facture économique de la catastrophe est évaluée à plusieurs millions de dollars. Un bilan qui risque d’être revu à la hausse avec le retour mardi des pluies diluviennes de la mousson.
En ce qui concerne les secours d’urgence et autres aides humanitaires, plusieurs puissances mondiales se sont mobilisées afin de venir en aide au Pakistan. Les Etats-Unis et les Nations unies ont chacun annoncé un don de 10 millions de dollars (environ 7,5 millions d’euros) au titre d’aide d’urgence. Le Canada a promis 1,5 million d’euros. Des fonds qui s’ajoutent aux 30 millions de l’Union européenne, aux 6 millions de la Grande-Bretagne et au 1,1 million annoncés par la Chine. Washington a également annoncé mardi l’envoi de six hélicoptères de transports, qui seront chargés d’acheminer les aides ou de secourir les sinistrés piégés par eaux.
Plusieurs villages sont pour l’heure totalement coupés du monde alors que la crise sanitaire liée à une épidémie de choléra menace le pays. Les équipes de secours ont du mal à mener à bien leur mission car les conditions météo empêchent les hélicoptères de voler dans certaines régions, indique le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).