Comme prévu, Mayotte deviendra officiellement le 101e département français et le 5e d’Outre-mer le 31 mars 2011. L’Union des Comores remet en cause la légalité de cette étape historique et dénonce " l’occupation de cette île par la France ".
Le ministre comorien en charge des Relations extérieures et de la Coopération, Fahmi Saïd Ibrahim, a fait savoir hier que son pays envisage de porter le contentieux territorial sur Mayotte auprès des instances internationales.
Selon le gouvernement comorien, cette action en justice fait suite au refus de la France de se conformer aux résolutions des Nations Unies et de l’Union africaine (UA) sur l’appartenance de Mayotte à l’Archipel des Comores.
" Nous aurons tout essayé en vain pour faire entendre raison à nos amis français. Nous en étions même arrivés à proposer que la France reste à Mayotte dans le cadre d’un condominium en attendant que les Comores atteignent un niveau de développement qui permette un retour de Mayotte sous sa souveraineté sans que l’équilibre régional ait été perturbé. La France n’a pas saisi cette occasion ", déclare Fahmi Saïd Ibrahim dans un entretien accordé à l’agence de presse PANA.
Pour faire aboutir sa démarche, l’Union des Comores compte sur le soutien des Etats membres de l’Union africaine.
" La saisine de la justice internationale ne sera envisagée qu’après la réunion du Comité des Sept de l’UA que nous avons saisie. Cette action se fera avec le soutien du reste de l’Afrique ", explique le ministre comorien, qui donne un sursis au gouvernement français.
" D’ici là, la France a encore le temps de se ressaisir et de se conformer aux résolutions pertinentes des Nations unies. Nous sommes prêts à en discuter pour arriver à un modus vivendi qui tient compte de l’unité territoriale de l’Union des Comores ", souligne M. Ibrahim.
Pour rappel, la départementalisation de Mayotte a été actée par le biais d’un référendum organisé le 29 mars 2009, à l’issue duquel le "Oui" a remporté 95,2% des suffrages exprimés.