La télévision nationale libyenne a annoncé hier que les forces pro-Kadhafi ont réussi à reprendre le contrôle d’Ajdabyia, le dernier rempart avant Benghazi. Une annonce qui a pourtant été démentie par certains journalistes étrangers sur place, affirmant que les insurgés ont encore placé des barricades un peu partout dans la ville.
Depuis lundi, les forces pro-Kadhafi ne cessent de mener des raids contre la ville d’Ajdabiya. Le chef suprême des libyens a prévenu les insurgés et a déclaré qu’ils avaient deux options : se rendre ou fuir. Cette déclaration exclut donc toute idée de négociation entre les deux camps. Les contre-offensives menées hier à Ajdabiya ont fait au moins cinq morts et une quinzaine de blessés.
La télévision libyenne avait alors annoncé que "la ville d’Ajdabiya est totalement contrôlée (par les forces loyalistes, NDLR) et elle est en train d’être purgée des gangs armés", une information qui a été aussitôt démentie par des journalistes qui sont restés sur place. En effet, ils ont déclaré que les insurgés ont encore placé des barricades dans plusieurs parties de la ville. Et comme pour affirmer la déclaration à la télévision, des SMS ont été envoyés par les autorités sur les téléphones portables en disant : « Bientôt Ajdabiya sera sûre et calme comme elle l’était ».
Du côté des insurgés, ils sollicitent toujours une intervention de l’OTAN pour leur venir en aide. En attendant, des centaines de rebelles et de civils ont préféré quitter Ajdabiya pour rejoindre Benghazi. Des tracts largués par des avions dans la ville ont motivé encore plus la fuite des habitants. "Nous arrivons pour vous libérer des terroristes", disaient-ils et ils prévenaient également que les pro-Kadhafi fouilleront les maisons une à une pour faire sortir les « rats ».
A l’ouest du pays, les rebelles affirment toujours qu’elles ont le contrôle sur Misrata et qu’elles s’attendent à ce que l’armée vienne les attaquer dans peu de temps. Pour Zouara, située à 120 km à l’ouest de Tripoli, et qui a été reprise lundi dernier par les forces loyales à Kadhafi, ces dernières ont manifesté dans les rues et ont tiré plusieurs fois en l’air pour faire peur à la population.
Sur le plan diplomatique, les grandes puissances réunies dans le G8 à Paris ont décidé d’écarter pour le moment toute intervention militaire en Libye, faute de consensus. En conséquence, la France, les Etats-Unis et le Royaume Uni se sont unis dans un groupe afin de présenter mardi prochain un projet de résolution qui augmenterait les sanctions contre la Libye.